Il ne reste qu’une semaine pour découvrir touriste, l’exposition de Quentin Jouret à la Fondation Espace Écureuil.
Inspirée par le constat que le voyage n’emprunte plus que des circuits tracés, elle reflète les déambulations de l’artiste dans les villes de Londres et de Florence en tant que regardeur : pour qui contempler est une façon d’être au monde.
Elle se compose de débris, d’esquisses minimalistes, de vidéos et de tirages photographiques grands formats représentant nulle part et partout à la fois.
Ces souvenirs d’une errance physique sont un miroir à une déambulation mentale, poétique et sentimentale qui vous saisit au fur et à mesure de l’exposition.
Sous une lumière diffuse, au sol ou sur de longues tables, Quentin Jouret articule des dizaines d’objets collectés lors de ses flâneries : des capsules de bouteilles qu’il n’a pas ouvertes, des bris de verres où il n’a pas bu, des bouts de choses indéfinissables sauf pour ceux qui s’en sont séparé : autant de signes d’errances qui appartiennent à d’autres, et contre toute attente, la mélancolie qui en émane est d’une très grand douceur.
Plus loin, sous vitrines, l’artiste compose une collection de serviettes en papier de cafés griffonnées d’aphorismes, et on y retrouve ces pensées qui nous traversent tous quand il est tard le soir.
Dépassant alors son argument initial, l’exposition capture cette impression qui frappera chacun au moins une fois d’être le touriste de sa propre vie, et délivre un message sous forme de bonne nouvelle : loin de nous perdre, c’est à travers nos errements que se construit l’art d’Être.
Eva Kristina Mindszenti
Photographies © EKM
touriste de Quentin Jouret, jusqu’au 26 août 2017
Fondation Espace Écureuil, 3 place du Capitole