Baby Driver, un film d’Edgar Wright
Ce film est un polar, un vrai, avec gangsters, courses-poursuites, coups de feu, braquages et bien d’autres figures obligatoires du genre.
Mais c’est un polar venu d’une autre planète car son rythme est donné par la musique, une géniale playlist que notre héros, Baby (Ansel Elgort pas vraiment convaincant), écoute en permanence pour oublier les terribles acouphènes qui hantent son existence depuis le terrible accident de voiture dans lequel sa famille a péri. Il en a fait plus qu’un exutoire, une véritable addiction et a minima son ballon d’oxygène.
A la suite d’une imprudence coupable, voici Baby en dette par rapport à Doc (Kevin Spacey un peu en roue libre). Pour le dédommager, Baby lui sert de chauffeur pendant les braquages. Il faut dire que Baby est un as du volant. Et c’est peu de le dire. Debora (Lily James…) rentre dans sa vie, la dette est éteinte et Baby pense que le pain noir est mangé. Erreur ! La trame scénaristique fait irrésistiblement penser à The Driver de Walter Hill (1978). D’autres s’en sont inspirés d’ailleurs. Mais le coup de génie ici est le fabuleux montage final de ce film, hallucinante osmose avec une bande son pourtant très présente (et pour cause). Le résultat est vertigineux. Loin du vidéo-clip que l’on pouvait redouter, Edgar Wright nous envoie en pleine figure, et dans les oreilles au passage, un thriller d’un nouveau genre, percutant, fascinant, virtuose. Une vraie nouveauté.
Robert Pénavayre