Retour à Montauk, un film de Volker Schlöndorff
La ligne conductrice du scénario n’a pas de quoi enthousiasmer par son originalité. Jugez-en. Soit un écrivain, Max Zorn (Stellan Skarsgard), faisant une tournée de promo de son dernier roman à New York en compagnie de sa jeune femme Clara (Susanne Wolff). Là, il se débrouille pour rencontrer son ex, Rebecca (Nina Hoss).
On a presque envie alors de fuir devant une telle fraîcheur créative. Par conscience professionnelle, on reste. A-t-on raison ? Dans un sens oui, car, passé un pitch aussi éculé, le réalisateur trace en creux le portrait d’une ville et de personnages vivant hors sol. Au travers de Lindsey (Isi Laborde), l’attachée de presse de Max, c’est tout un monde d’esclaves à la solde d’artistes totalement à l’Ouest qui apparaît, avec cette scène bien vue dans laquelle Max découvre le taudis dans lequel habite Lindsey, cette jeune femme qui le fait connaître de par le monde entier et qu’il paie au lance-pierres.
Presque surréaliste, sauf que la situation est bien réelle. A côté nous croisons Walter (Niels Arestrup), richissime collectionneur qui s’amuse à exposer des œuvres majeures au soleil afin qu’elles disparaissent avec lui. Ces personnages secondaires sont l’intérêt, un peu mince tout de même, du film. Quant à la bluette bobo avec ballade en bord de mer et chandail jusqu’au bout des ongles, elle a trop souvent été vue pour passionner un tant soit peu, surtout lorsqu’il lui manque la moindre flamme émotionnelle. Les artistes ne sont pas ici en cause.
Robert Pénavayre