Le Roi Arthur : La Légende d’Excalibur, un film de Guy Ritchie
Etions-nous trop naïfs, trop gourmands ? En fait, après la réussite incontestable de ses deux derniers Sherlock Holmes, la sortie du présent opus de Guy Ritchie pouvait laisser présager des moments jubilatoires.
La légende arthurienne est l’une de ces épopées qui ont construit la civilisation occidentale et le destin des trois épées magiques, dont Excalibur, hante encore aujourd’hui l’imaginaire de toutes les générations par la puissance de son message. Fils d’Uther Pendragon (toujours remarquable Eric Bana), Arthur voit sa vie voler en éclat devant l’assassinat de ses parents par le perfide Vortigem (Jude Law en roue libre, à la limite du ridicule !).
Tel Moïse, le jeune Arthur est confié aux flots de la Tamise et sera recueilli par des prostituées. Son éducation au cœur des quartiers sensibles de Londinium (l’action se passe dans un Londres romain post-apocalyptique du 8ème siècle…) est des plus viriles. Batailleur, voleur, Arthur est aussi grand cœur, une sorte de Robin des bois avant l’heure. S’il ignore tout de son destin, Arthur (Charles Hunnam joue surtout des pecs !) est né roi et c’est ce qui fait trembler le redoutable Vortigem parti à sa recherche pour l’éliminer. Entre magie à deux balles, bastons à tous les étages, effets spéciaux vus mille fois, dialogues consternants et BO assourdissante, la légende d’Excalibur en prend pour son grade. Et nous avec. Et il faut vraiment beaucoup d’imagination pour voir dans ce scénario les prémices des Chevaliers de la Table ronde.
En attendant le troisième volet de Sherlock Holmes (pour cette année), Guy Ritchie nous prépare un Aladdin et une Île au trésor. Souhaitons vivement qu’il se ressaisisse.
Robert Pénavayre