Peut-être que le numéro 111 ne vous dit rien; et pourtant. C’est le numéro fétiche d’une belle association basée sur Lyon, Paris … et Toulouse. Créée en 1995 pour sa première antenne, « Les 111 des arts » est une association culturelle a but non-lucratif, venant en aide de diverses manières auprès des enfants malades, et notamment ceux atteints de cancers et de leucémies. Présentation.
Nombre d’associations aujourd’hui sont destinées à l’aide des malades : Les pièces jaunes, Le Petit Prince, Sourire d’enfants etc. Les 111 des arts fait partie de cet élan de solidarité nationale en regroupant des fonds, essentiellement destinés à la Recherche médicale mais aussi à la distraction des patients, en témoigne une troupe de théâtre ayant récemment créé une pièce spéciale pour les enfants malades. A priori donc, une association comme beaucoup d’autres ; mais les 111 des arts ont une particularité : les fonds sont récoltés à partir de ventes de tableaux et de rencontres d’artistes. Ainsi, ils lient l’utile à l’agréable, et ont récolté depuis 2006 l’incroyable somme de 1.600.000 €. Cette récolte se fait via 3 expositions-ventes annuelles (une par ville) ainsi que par des dons plus classiques. Pour la seule année de 2015 par exemple, pas moins de 1250 tableaux ont été vendus, et la somme répartie comme suit :
Evidemment, cette association ne se résume pas par quelques chiffres. C’est une équipe de bénévoles qui s’active derrière, ainsi que la contribution de nombreux artistes peintres ; 111 au total par année. Au fur et à mesure, c’est donc une équipe soudée qui prend place dans ce projet ; et Danielle Paturet, artiste peintre ayant collaboré avec les 111, le dit clairement :
Les liens entre artistes du 111 se créent d’une manière tout à fait naturelle puisque nous participons avec le même état d’esprit .
Un état d’esprit, c’est avant tout la base de toute association caritative. Or, il faut ajouter à cela l’esprit artistique fondamentalement rattaché aux 111, un esprit qui connaît bien la rêverie, la poésie et la couleur qu’ils veulent apporter auprès des enfants. De fait, un jury indépendant est chargé de sélectionner les artistes dont les œuvres seront ensuite proposées au public lors de l’exposition-vente.
Contrairement aux sourires des enfants, l’avancée de la Recherche est difficilement quantifiable, et la motivation est un élément clé de la vie de l’association et de l’exposition. Néanmoins, l’association a souhaité s’investir pleinement dans la cause, en créant en son sein un comité scientifique qui leur permet de suivre, grâce aux bénévoles les plus savants en matière de médecine, les domaines de recherche dans lesquels l’association s’investit chaque année. Voici ce que nous raconte Fabrice Féval, bénévole depuis plusieurs années :
C’est toujours compliqué d’ évaluer l’impact d’une telle action sur les personnes concernées (enfants et familles). De près, on a tous quelqu’un qui est malheureusement un jour concerné par la question et c’est toujours agréable de lire de la joie dans leur regard le jour où ils apprennent que l’on participe à l’amélioration de la cause. De loin, et si on doit parler en terme de recherche, le process est long et c’est très compliqué de savoir quel est vraiment l’impact de notre action, hormis le contrat financier qui nous lie aux unités de recherche qui se sentent soutenues. L’un dans l’autre on contribue à notre échelle à une bulle de satisfaction générale je pense.Pour ma part, j’ai commencé il y a 6 ans en tant que bénévole quand une amie m’a proposé de donner un peu de mon temps. Elle m’a surtout bien vendu le concept en me séduisant avec le milieu artistique auquel je suis sensible. En arrivant là-bas, l’accueil a été tellement chaleureux que je n’ai pu m’empêcher de revenir. C’est au départ un plaisir égoïste de s’accorder une bulle d’air en dehors de son quotidien, tout en faisant une bonne action. Avec du recul, cela fait vraiment du bien de donner de son temps et de retrouver les fondements du bénévolat. La cause importe aussi beaucoup, car j’ai eu dans mon entourage des parents dont les enfants ont été concernés par des maladies graves, et c’est intéressant de contribuer de loin à une amélioration dans ce domaine. Je suis également sensibilisé au domaine médicale pour avoir grandi avec des parents , qui travaillaient dans le secteur de la santé. C’est un joli mix de motivations.
Notons enfin que la dernière remise de don s’est passée, à l’Atrium de l’Hôpital des Enfants (Purpan), le 17 Mars, dans une joie générale témoignant de la réussite de l’entreprise avec à la clé un beau chèque de plus de 90.000 €, divisé au sein de toutes les unités de Recherche. « Un moment fort » comme l’a dit le président de l’Association, puisqu’il vient récompenser une année entière pour les bénévoles et toute l’équipe des 111. Une parole forte, à côté du corps médical et de l’adjoint au Maire qui avaient fait le déplacement à l’occasion.
Vous pouvez aussi retrouver l’association (du moins, la branche toulousaine) sur Facebook, Twitter, Instagram et sur leur site Internet, pour les suivre dans toutes leurs démarches.
David Vacher