Logan, un film de James Mangold
Pour la neuvième et dernière fois de sa carrière, Hugh Jackman (Logan) se glisse dans la peau de Wolverine, le célébrissime mutant aux griffes d’acier. Nous le retrouvons dans un endroit improbable, alors qu’il est employé-chauffeur. Il a pris en charge un vieil homme en fin de vie, un certain Xavier, vieillard redoutable dont les sautes d’humeur font trembler, au sens propre, tout le voisinage.
La vie n’est pas facile dans cet endroit perdu, sorte de friche industrielle. D’autant moins facile que bientôt Laura (étonnante Dafne Keen), une adolescente au regard bizarre, est confiée à Logan.Un rien taiseuse, la gamine est en fait recherchée par des chasseurs de mutants. Eh oui, Laura a de superpouvoirs, dont…des griffes en acier redoutables. Issue de manipulations génétiques qui ont mal tourné, elle et plusieurs gamins de son âge sont traqués par une police parallèle à la solde du laboratoire. Mal à l’aise dans son rôle de papa poule, Logan finit par accepter de conduire Laura dans un lieu secret. Il ignore que ce sera son Chemin de Croix. Dans une ambiance de western crépusculaire, ce long et dangereux cheminement posera la pierre finale à la légende du griffu aux larges favoris. Depuis le superbe Walk the line en 2005, ce réalisateur n’était pas revenu à un pareil niveau de cinéma. Bien sûr il y a des effets spéciaux, spectaculaires par définition, mais le cœur du film n’est pas là. Il se cache dans les regards de Logan, des regards qui sont le reflet d’un monde qui meurt. Le crépuscule d’un dieu.
Robert Pénavayre