Dalida un film de Lisa Azuelos
Voilà le biopic que tous les fans et nostalgiques des sixties et seventies attendaient de longue date. Un peu long, certes, mais comment faire avec 2000 chansons au compteur !
Lisa Azuelos, bien encadrée par Orlando (né en 1936), frère cadet de Dalida (1933-1987), nous livre ici un biopic de l’une des chanteuses les plus célèbres du panorama artistique français du siècle dernier. Elle choisit de répondre à cet exercice toujours un peu risqué au travers des rencontres sentimentales de l’immortelle interprète de Bambino. La vie amoureuse de Dalida a été telle que ce film s’étire sur plus de deux heures. Et encore la réalisatrice a dû couper près d’une heure. En fait, ce temps-là, nous ne le voyons pas passer car nous avons à l’écran une quasi débutante, l’Italienne Sveva Alviti, étonnante de ressemblance avec son personnage et totalement crédible dans son incarnation. Une belle découverte. Bien sûr elle n’est pas seule. Quelques personnalités hautes en couleurs qui avaient la main sur la variété de cette époque-là, font des apparitions remarquées. Il en est ainsi de Bruno Coquatrix (Patrick Timsit) et Eddie Barclay (Vincent Pérez). Il y a aussi Lucien Morisse, qui se suicidera en 1970 à l’âge de 41 ans (Jean-Paul Rouve, un brin trop âgé pour le rôle), époux éphémère de la chanteuse pendant quelques mois. Puis les amants de plus ou moins long passage : Richard Chanfray (Nicolas Duvauchelle), qui se donnera la mort en 1983, à l’âge de 43 ans, c’était lui le sulfureux Comte de Saint Germain, le chanteur Luigi Tenco (Alessandro Borghi), mort de façon mystérieuse à San Remo alors qu’il avait à peine 28 ans, Jean Sobieski (Niels Schneider), né en 1937 et…toujours vivant, enfin son dernier amour, un jeune étudiant romain de 18 ans, Lucio (Brenno Placido), qui fut à l’origine certainement d’un séisme majeur en cela qu’elle avorta de leur enfant, devenant par la suite stérile. Quelle litanie de malheurs ! Et malgré tout, Dalida se vouait à son public, toujours plus nombreux, vendant plus de 100 millions de disques. Comment raconter tout cela ? Exercice malgré tout réussi, exercice dont le rythme est au tempo de chansons entrées dans l’inconscient collectif. C’est bien sûr Dalida qui les interprète. Ce film devient alors un récital illustrant une vie désunie qui ne pouvait trouver son acmé que dans l’anéantissement.
Robert Pénavayre
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Dalida
Réalisation : Lisa Azuelos
Avec : Sveva Alviti, Jean-Paul Rouve, Nicolas Duvauchelle…
Durée : 2h04 – Genre : biopic
Sveva Alviti – Toute ressemblance…
Au moment de rejoindre le circuit du tennis professionnel, Sveva vient d’avoir 17 ans, nous sommes en 2001, sa sœur l’inscrit à un concours de beauté. Bingo ! Direction New York et 9 années de mannequinat. Mais le secret espoir de Sveva est d’être actrice. Pour cela elle va rejoindre rien moins que le coach de Nicole Kidman. Quelques portes s’ouvrent devant elle pour des courts-métrages et des séries tv. C’est clairement sa ressemblance avec Dalida qui lui fait damer le pion à Laetitia Casta et Penélope Cruz pour un rôle qui, dorénavant, lui ouvre grand les bras du 7ème art.