Le premier concert symphonique de l’année, donné par l’Orchestre national du Capitole et son directeur musical Tugan Sokhiev, joue sur les contrastes. En effet au classicisme triomphant du souriant concerto pour trompette et orchestre de Joseph Haydn succèdera, ce 13 janvier, la tragique symphonie n° 7, « Leningrad », de Dimitri Chostakovitch. La soliste invitée n’est autre que la trompettiste britannique Alison Balsom, devenue l’une des grandes musiciennes de cet instrument trop longtemps lié au monde masculin.
Récompensée à trois reprises par un Echo Klassik Award en Allemagne et un Classic BRIT Award en Angleterre, la trompettiste Alison Balsom se produit aux côtés des plus grands chefs et orchestres. En 2009, elle est notamment invitée comme soliste à la dernière nuit des BBC Proms. Dédicataire de nombreux concertos, elle interprète en création mondiale Lanterne of Light de Guy Barker aux mêmes BBC Proms. Cette saison, elle est en résidence au Wigmore Hall de Londres et au Cambridge Corn Exchange, et se produit avec l’Orchestre Philharmonique de New York, le City of Birmingham Symphony Orchestra, puis en tournée en Europe avec les orchestres de chambre de Bâle, Zurich et le Balsom Ensemble. Elle a été nommée Gramophone Artist of the Year en 2013. Depuis 2001, elle enregistre exclusivement chez EMI Classics devenu Warner Classics.
L’un de ses derniers enregistrements réunit quelques œuvres rares du XXème siècle, originales ou transcrites pour son instrument, qu’elle s’approprie avec virtuosité et finesse, en compagnie du pianiste Tom Poster. Cet album, intitulé Légende, rapproche des compositeurs aussi divers que Jean Françaix, George Enescu, Alexander Goedicke, Peter Maxwell Davies, Paul Hindemith, Maurice Ravel, Bohuslav Martinu, George Gershwin, Leonard Bernstein ou encore Jerome Kern.
Le Concerto pour trompette et orchestre en mi bémol majeur de Joseph Haydn, que jouera Alison Balsom, est probablement le concerto pour trompette le plus célèbre de toute l’Histoire de la musique. Il fut composé en 1796 pour son dédicataire le trompettiste Anton Weidinger, musicien à la Cour de Vienne qui inventa une trompette à clé capable de jouer tous les degrés de la gamme chromatique d’une manière parfaitement juste. Cette nouvelle invention motiva Haydn à écrire pour lui cette partition, créée le 22 mars 1800 et éditée seulement au XXème siècle, en 1929.
Tugan Sokhiev dirigera ensuite la Symphonie n°7 de Dimitri Chostakovitch (1906-1975). Écrite en hommage à sa ville natale, Leningrad, martyrisée par l’interminable siège de la Seconde Guerre mondiale, cette œuvre exceptionnelle, érigée comme le symbole de la résistance face à la barbarie nazie, fut composée en décembre 1941, alors que Chostakovitch était évacué à Kouïbychev. La création fut assurée pendant la Seconde Guerre mondiale, le 5 mars 1942 au théâtre d’opéra et de ballet de Kouïbychev par l’orchestre du Bolchoï de Moscou sous la direction de Samuel Samossoud. Fait rare pour une symphonie de Chostakovitch, l’œuvre est rapidement devenue populaire dans le monde soviétique comme à l’Ouest. Ceci s’explique par l’objet même de la partition qui exalte la résistance contre l’envahisseur allemand. Moins universelle après la guerre, la symphonie a plus récemment été analysée comme une œuvre antistalinienne. L’intention de Chostakovitch reste cependant floue, puisqu’elle dépend particulièrement de la date de début de composition de la symphonie, mal connue. Il s’agit là de la symphonie la plus longue du compositeur.
Serge Chauzy
Une chronique de ClassicToulouse
Orchestre National du Capitole
Tugan Sokhiev (direction) – Alison Balsom (trompette)
vendredi 13 janvier 2017 à 20h00
Halle aux Grains
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Orchestre National du Capitole de Toulouse
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