Ballerina, film d’animation d’Éric Summer et Eric Warin
Dieu, quel beau dessin animé ! Il y a tout ici pour passer un moment délicieux avec nos petits (à partir de 6 ans toutefois). L’animation est splendide, les couleurs chaudes, les perspectives étourdissantes, la reconstitution du Paris de 1879 assez bluffante, l’intérieur du Palais Garnier semble même être filmé en prises de vues réelles ! Ce n’est pas tout car ce film s’appuie sur un scénario d’une belle profondeur, conjuguant émotion et humour, onirisme et réalisme.
Nos deux héros sont de pauvres petits orphelins, ados sans soucis aucun sauf celui d’ambitionner un avenir meilleur. Souci pour cet orphelinat qui n’a de cesse de les récupérer dans la nature. Il faut dire que Félicie et Victor sont deux forts tempéraments. L’une veut être danseuse, Etoile tant qu’à faire, l’autre se sent la fibre d’un inventeur. Ils vont finir par tirer leur révérence, et se retrouvent donc au cœur de la capitale. De fil en aiguille, chacun va mener sa vie tout en ne se perdant pas de vue. Après bien des péripéties, Félicie réalisera son rêve et Victor deviendra un collaborateur de Gustave Eiffel. Ce qui n’est pas rien. Mais le cœur du film est l’apprentissage de la danse. Aidés par Aurélie Dupont et Jérémie Bélingard, deux Etoiles de l’Opéra de Paris, les scénaristes pénètrent au sein des arcanes d’un métier aux exigences incroyables. Discipline, entraînements, volonté, tout est passé au peigne fin sans économie aucune. Violent et sans appel parfois, mais il en est ainsi de cette profession, ce véritable récit d’une initiation miraculeuse se laisse voir avec un plaisir sans mélange. Une belle leçon de vie singulièrement bien croquée.
Robert Pénavayre