Il y a fort à parier qu’aujourd’hui, la majeure partie d’entre vous aura déjà entendu parler, ou entendu une des chansons de Kid Wise. En effet, ce jeune groupe toulousain s’est vu atteindre en très peu de temps un renom international, se baladant aujourd’hui entre publicité (notamment celle de Carte Noire) et clip de promotion de Paris pour les JO 2024. Alors, comment réagir quand un tel succès arrive? Nous vous proposons aujourd’hui un retour sur la fulgurante montée de ce jeune groupe, au travers d’un interview qui nous permettra de sonder le groupe et de savoir où il se situe, entre de jeunes kids insouciants et un groupe montant de la scène pop/rock.
D.V: On se rappelle votre hommage imprévu et touchant au Connexion à la suite des attentats. Depuis que vous avez acquis une certaine notoriété, sentez vous des restrictions dans ce que vous faites/dites ? Sentez-vous une responsabilité supplémentaire ? Ou au contraire, vous sentez vous plus apte à sensibiliser les gens sur certains sujets ?
K.W: Honnêtement, je ne pense pas que l’on puisse parler de notoriété aujourd’hui ! Nous ne sentons pas de restrictions ou de responsabilités supplémentaires, simplement nous avons la chance d’être écoutés par un certain nombre de gens ce qui nous permet d’avoir une plus grosse « force de frappe » sur ce genre de choses.
Nous ressentions le besoin de faire cet hommage chez nous pour réunir la famille Kid Wise, pour vivre ensemble, c’est la meilleure chose à faire dans ces moments-là je pense.
D.V: Il y a un an, vous étiez au Primeur de Castres pour faire connaître votre premier album, aujourd’hui vous flottez entre Publicité, grands festivals, JO 2024 : où vous situez vous entre les jeunes kids toulousains et un groupe en pleine émergence (inter)nationale ?
K.W: On est et on sera toujours les kids toulousains quoiqu’il arrive, parce que nous sommes conscients de la chance que nous avons de pouvoir faire tout ça. On est heureux de tout ce qui se passe pour nous mais il ne faut pas brûler les étapes, prendre chaque événement comme il vient et on verra bien jusqu’où ça nous amène !
D.V: Nous avons particulièrement été marqués par les contes du Paris perché, auxquels vous avez ajouté votre empreinte. Avec ce projet, vous vouliez retourner en enfance, ou plutôt profiter de votre expérience pour faire rêver les enfants ?
K.W: Nous étions vraiment heureux et honorés de pouvoir faire partie de ce projet. Je pense que nous voulions retourner en enfance pour faire rêver les enfants que nous sommes tous dans le fond. Nous voulions retrouver ces sensations d’évasion et avoir la chance de jouer nos morceaux sur les toits de Paris; cela nous a permis de nous évader et on espère que les grands enfants que nous sommes tous ont eu le même ressenti.
D.V: David Bowie, Bob Marley, Disiz la Peste … pourrez t-on dire que ce que vous souhaitez faire, pour reprendre vos collègues toulousains Bigflo&Oli, « c’est pas de la pop, c’est de la musique » ?
K.W: Oui clairement, nous sommes tous des musiciens d’univers très différents, nous aimons la musique sous toutes ces formes.
La reprise de Heroes de David Bowie, nous l’avions faite pour l’anniversaire du Bikini où chaque artiste devait faire une reprise; c’était un gros challenge mais nous sommes ravis d’avoir pu faire partie de cette expérience !
Quand on nous a appelé pour faire partie de la compil’ hommage à Bob Marley, on ne savait pas trop comment on allait s’en sortir honnêtement et finalement tout est venu de manière très naturelle, nous avons fait ce que nous aimions et ça a pas mal fonctionné.
La collaboration avec Disiz c’était vraiment quelque chose d’inattendu, il a débarqué dans nos loges aux Vieilles Charrues et on a décidé de faire une fin à Hope avec lui, ça s’est fait en 15 minutes. C’est également un amoureux de la musique donc tout s’est fait assez naturellement finalement.
Donc oui on peut reprendre nos amis en disant que ce que nous voulons faire c’est pas de la pop, c’est de la musique!
D.V: Vincent disait en 2013 que vous étiez « attendus au tournant »; depuis le tournant est passé vous offrant une longue ligne droite. Avec l’album, vous avez quels autres projets, vos ambitions ? A quand un feat avec les autres représentants du talent toulousain (Bigflo & Oli, Clozee, Les filles et les garçons…)?
K.W: Nos ambitions aujourd’hui sont les mêmes qu’hier: être écouté par le plus de gens possible et pouvoir vibrer avec tous ces gens en live.
Avec ce premier album nous avons eu la chance d’aller à la rencontre des gens et le partage d’émotion lors de nos concerts; c’est ce que nous préférons et on espère que ces moments vont se multiplier.
Et bien lançons ensemble un appel à tous les représentants de la musique toulousaine, a quand un feat ensemble ?
D.V: On a pu constater que vous commencez à être connus sur d’autres continents, comme l’Amérique du Sud. Vous pensez à une carrière internationale, ou vous préférez pour l’instant vous assurer d’un essor uniquement en France (ou dans les pays francophones)?
K.W: Je pense qu’aucun artiste en France ne pourra te dire qu’il n’a jamais pensé à une carrière internationale, c’est ce qui nous fait tous rêver.
Nous avons eu la chance de pouvoir goûter au plaisir de jouer sur un autre continent devant des gens qui ne parlent pas notre langue et qui sont loin de chez nous et c’était incroyable, on espère pouvoir recommencer !
Mais chaque chose en son temps !
En attendant de nouvelles surprises et un nouvel album, vous pouvez toujours (re)découvrir le dernier clip poétique, sur le tout nouveau chef-d’oeuvre: Bones.
David Vacher