Victoria, un film de Justine Triet
Avec son second long, la réalisatrice française se lance dans une fiction et plus particulièrement dans une comédie, genre délicat s’il en est…
Elle met en scène une jeune avocate, Victoria, mère isolée de deux gamines en bas âge, qui se défend comme elle peut d’une vie sentimentale agitée. David, son ex, est en train de publier un roman dans lequel il pille outrageusement son ancienne vie avec Victoria, confidences professionnelles incluses ! Au cours d’un mariage, elle croise un de ses amis, Vincent, ainsi que l’un de ses ex clients, un dealer à la petite semaine, Sam, qu’elle a fait acquitter. Voilà qu’au cours dudit mariage, Vincent est accusé d’une tentative de meurtre sur sa femme. Victoria va assurer sa défense envers et contre toute éthique. Un chien est appelé à témoigner… Très clairement, le problème de ce film est un scénario qui part dans tous les sens et au milieu duquel aucun caractère n’est vraiment creusé. Les scènes de plaidoiries se succèdent et finissent par lasser. Heureusement, il y a un duo a priori improbable et qui pourtant éclaire ce film. C’est celui formé par Virginie Efira, dont le talent est ici égal à celui de ses meilleures consœurs américaines dans le genre, et par Vincent Lacoste. Il se transforme ici en baby-sitter puis homme de maison avec un naturel confondant et cet air lunaire qui le rend unique dans le paysage cinématographique actuel. Eternel ado égaré dans un monde d’adultes, il prouve cependant dans ce film que l’on peut compter sur lui dans un autre registre.
Robert Pénavayre