« Dernier train pour Busan » de Yeon Sang-ho
Follement acclamé par une meute de cinéphiles en délire après sa projection, hors compétition et dans les séances de minuit, à Cannes cette année, le premier long métrage hors animation du Coréen Yeon Sang-ho est un chef d’œuvre du genre. Quel genre ? Le film de zombies.
Le réalisateur nous enferme dans un train à destination de Busan, en Corée. Cette ville est la dernière à ne pas être infectée par un épouvantable virus qui transforme les Humains en zombies, lesquels ont la manie, non seulement de se déplacer à toute vitesse, mais en plus de planter leurs dents dans la chair des non infectés afin de les contaminer immédiatement. Dans une scène liminaire, le cinéaste présente les protagonistes du drame : un papa trader et sa petite fille, un sdf, un homme d’affaires, deux mamies bien sympathiques, une équipe de baseball, un couple improbable formé d’un colosse bas du plafond et de sa femme enceinte. Sans compter tous les autres passagers du train. C’est alors que celui-ci est lancé à pleine vitesse qu’ils apprennent le drame. Malheureusement pour eux, un zombie est monté à bord… Le carnage peut commencer.
Âmes sensibles, s’abstenir, bien sûr. Dommage cependant car ce film est une réussite incroyable, tant en termes de scénario que de mise en scène. Il faut voir comment le groupe détaillé ci-dessus parviendra, si l’on peut dire, à échapper un temps à la soif sanguinaire des morts-vivants. Il faut voir surtout comment Yeon Sang-ho focalise l’action dans cet espace confiné, combinant et utilisant les couloirs, les toilettes, les portes bagages et globalement tout ce qui peut constituer un wagon pour en faire le no man’s land de l’horreur et du combat. De l’espoir aussi. Au passage, il trace un portrait sévère d’une Humanité en voie de perdition, perdant le sens de l’entraide, profondément égoïste, toute classe sociale confondue. Assumant un côté kitsch, un rien vintage, le Coréen nous embarque ici pour un voyage sans retour dont vous vous souviendrez !
Robert Pénavayre
Gong Yoo, né à…Busan !
Couvert de distinctions, immense vedette en Corée du Sud, cet ancien mannequin aujourd’hui star du 7ème art dans son pays, a déjà à son actif et malgré son âge, à peine 37 ans, une filmographie impressionnante débutée en 2001 alors qu’il n’a que 22 ans. Séries tv et longs métrages se succèdent à un rythme effréné jusqu’à ce que ce citoyen au-dessus de tout soupçon soit rattrapé par son service militaire (18 mois). Juste après sa libération, il tourne Silenced et découvre à l’occasion de ce film inspiré de faits réels tout le mal que l’on peut faire aux enfants. Il s’engage alors dans une action humanitaire et sociale en vue de promouvoir le droit des jeunes générations. Il devient le représentant coréen de l’UNICEF. Il y a deux ans il est nommé Ambassadeur de promotion du Service national …des Impôts pour son honnêteté et sa rapidité à payer…ses impôts. Vraiment un citoyen au-dessus de tout soupçon ! Un exemple, non ?