Star Trek Sans Limites un film de Justin Lin
Nantie de près de 800 épisodes tv et de 7 adaptations pour grand écran, la saga Star Trek tient la dragée haute à Star Wars. En fait, tout les sépare. Autant le dernier cité se passe dans des temps non définis et des lieux qui le sont encore moins, autant Star Trek a de forts ancrages dans notre présent, à deux ou trois siècles près. Surtout, cette saga est beaucoup moins spectaculaire. Très peu d’aliens et encore moins de sabres lasers. Cela dit, les effets spéciaux sont tout aussi bluffants.
Le réalisateur JJ Abrams, qui ressuscite le titre en 2009, et de quelle manière, puis récidive avec une suite somptueuse en 2013, laisse cette fois le manche à Justin Lin, tout en restant à la production. Le scénario est ici un peu mince en cela qu’il est convenu. Où il est question d’un méchant, Krall, qui cherche la dernière partie de l’arme absolue qui va lui permettre de dominer l’Univers. Air trop connu. Mais tout le charme de Star Trek se trouve dans l’équipage du vaisseau spatial USS Enterprise : le capitaine Kirk, le vulcain Spock (l’homme aux oreilles pointues), Scotty, véritable MacGiver de l’espace et figure hautement comique, Pavel et son accent russe aussi tranchant que son courage, Mac Coy, le toubib au grand cœur qui ne veut pas se l’avouer, Hikaru, le navigateur virtuose et Uhura, la belle intrépide. Cette microsociété est une personne à elle seule et ses interactions psychologiques et émotionnelles sont le piment de cette série. Quelques originalités cependant, dont l’arme fatale de Krall, en fait un nuage d’abeilles en acier capable de tout détruire. Mais l’humour veille au grain, quitte à faire appel à des secours pour le moins vintage. Là est toute la subtilité de Star Trek. Et il serait dommage de s’en priver. Au casting, tous épatants, Chris Pine, Zachary Quinto, Simon Pegg, Zoe Saldana, Karl Urban et, juste avant sa tragique disparition, le jeune Anton Yelchin (Pavel). Ce film lui est dédié.
Robert Pénavayre