Le 7ème art dévore aujourd’hui les sujets ayant trait à la finance. Celle-ci, de par son opacité, ses frasques, sa dangerosité, son pouvoir, son vocabulaire totalement abscons pour un non initié, relève plus de la fantasmagorie que du travail de bureau. Si, au beau milieu de ce qui se voudrait un portrait à charge de la haute finance, complexe donc par définition, vous ajoutez une bluette à deux balles et des relations familiales dont vous vous employez à obscurcir le tableau, le résultat est un méli-mélo relativement indigeste et sans intérêt, pour dire vrai.
En gros c’est le dernier opus de Pascal Bonitzer. Soit donc Nora (Agathe Bonitzer, la fille de, totalement insipide), une jeune diplômée qui intègre une société de fusion-acquisition. Là, elle croise son binôme, Xavier (Vincent Lacoste, trop lunaire pour être crédible dans ce milieu), et les deux patrons (Lambert Wilson, en mode roue libre, et Pascal Greggory, trop abstrait). Le premier vit avec une femme (Isabelle Huppert…comme d’habitude) qui a connu son père (Jean-Pierre Bacri dans son numéro habituel).
Arrêtons là car, même si les intentions de ce réalisateur sont louables, du moins celle qui consiste à éclairer cette finance visant à transférer une société à une autre en toute discrétion, la démonstration manque de punch, de conviction, voire de réalisme. Les comédiens font leur numéro et l’on s’ennuie ferme très vite. Tout le monde n’est pas Martin Scorsese (Le Loup de Wall Street) ou Christoph Barratier (L’Outsider).
Robert Pénavayre
Tout de suite, maintenant
De Pascal Bonitzer
Avec Agathe Bonitzer, Vincent Lacoste, Lambert Wilson plus
Genre Drame