Mardi 28 juin, à 20h30 au cinéma Américan Cosmograph (ex-Utopia Toulouse) : participez au cosmo-débat le réalisateur Philippe Fernandez, à l’occasion de l’avant-première de son film «Cosmodrama». Retenu sur Paris, vous pourrez skyper avec lui à l’issue de la projection du film.
Sept astronautes, accompagnés d’un singe, d’un chien et d’un myxomycète, sortent de cryogénisation à bord d’un vaisseau spatial. Ils ne savent pas pourquoi ils sont là, ni d’où ils viennent, ni où ils vont.
En marge d’une compétition officielle un peu pâlotte, l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) a déployé des trésors d’inventivité en proposant parmi sa sélection deux films de science-fiction français, un fait suffisamment rare pour être souligné. Présenté à tort comme une parodie de Star Trek, Cosmodramaraconte la déambulation groggy de quelques marginaux en pyjamas dans un décor de vaisseau spatial tout droit sorti des 60’s. La réalisation indépendante de Philippe Fernandez est un véritable ovni, un exercice de style qui marie la vulgarisation scientifique façon Temps X des frères Bogdanoff à l’humour absurde de Jared Hess (Gentlemen Broncos, Napoléon Dynamite).
Au terme d’une cryoconservation, sept scientifiques, un singe et un chien se réveillent dans un vaisseau spatial sans avoir la moindre idée de ce qu’ils y font. Ils ignorent également tout de la destination vers laquelle le vaisseau en pilotage automatique a décidé de les conduire …
C’est bien connu, la science-fiction n’a pas bonne réputation en France ces derniers temps et la plupart des tentatives pour faire renaître le genre se sont soldées par des échecs au box-office. Cosmodrama, qui n’a pas encore trouvé de distributeur, aura du mal à inverser la tendance mais gageons que sa sélection cannoise aux côtés d’un frère de genre (Gaz de France de Benoît Forgeard) est de bon augure pour la suite des événements. En outre, Cosmodrama est un bel acte de résistance qui tend à réconcilier le public français avec le genre maudit. Philippe Fernandez signe un délire pop et psyché dont le tour de force réside dans l’impeccable lisibilité du récit. Le cinéaste témoigne en effet d’une stupéfiante capacité à répondre aux questions tarabiscotées du genre avec une clarté rare et sans jamais que le didactisme ne prenne le pas sur la comédie. Férus de science-fiction, vous n’apprendrez rien, ou fort peu, mais le voyage aux confins des univers ne s’avèrera pas vain pour autant puisque le virus nostalgique a la bonne idée de contaminer chaque plan de ce space-opéra de carton. A l’heure du numérique, Philippe Fernandez compose une ode désuète et amusée aux vaisseaux tapissés de moquette et aux pyjamas cols roulés où les scènes oniriques sont d’une infinie poésie et où il fait bon danser avec l’absolu néant sous ses pieds.
Le voyage à l’aveuglette dans l’espace-temps dure un poil trop longtemps, mais ce serait faire la fine bouche que de reprocher à Cosmodrama un excès de gourmandise.