Après l’épouvantable déception de Batman vs Superman, fallait-il s’imaginer que tous nos super- héros étaient fatigués. Je vous rassure de suite, les Avengers sont en pleine forme. Quant aux scénaristes, s’ils ont eu la main lourde, près de 2h30, pas mal de scènes qui tirent à la ligne et l’ennui qui pointe le bout du nez, du moins ont-ils su donner à l’histoire une touche de tragédie grecque assez inattendue dans le genre. Justement, l’histoire.
Travaillant en free-lance, les Avengers ne dépendent donc d’aucune hiérarchie, ils choisissent leurs missions et les moyens de les mener à bien. Sauf que voilà, certaines virent au cauchemar non seulement pour les criminels poursuivis, mais aussi pour la population. C’est ce que l’on appelle les dégâts collatéraux. Dans une scène liminaire « à la manière » d’un James Bond, les pertes civiles dépassent le plafond supportable.
Résultat, les Avengers sont sommés de signer une convention au terme de laquelle ils ne peuvent plus bouger une oreille sans l’autorisation de l’ONU. Devant ce dilemme, les Avengers ont des réactions différentes et très vite deux camps s’opposent. L’un sous la houlette d’Iron Man qui, paradoxalement, rentre dans le rang, l’autre mené par Captain America et tenant d’une liberté absolue. La fratrie se déchire d’autant plus que l’enjeu finit par être la capture et l’élimination de Bucky, le fameux soldat de l’hiver, un dangereux terroriste qui peut, selon des codes très sophistiqués, être réanimé à tout moment. Hors, Bucky est un ami de Captain America. Ce dernier n’ignore rien de ce qu’a subi ce pauvre Bucky en matière de rinçage de cerveau et souhaite à tout prix le sauver.
Planant au-dessus de tout cela ce film nous parle avant tout de libre arbitre, de liberté individuelle, d’asservissement à une technostructure, d’honneur aussi. Tout est en place pour l’affrontement que l’on imagine car, outre les deux leaders déjà nommés, nous retrouvons La Veuve Noire, Ant-man, La Vision, Le Faucon, Hawkeye, War Machine, Panther, etc, et le tout jeune Spîder-man qui nous vaut l’éclat de rire du film. Inégal certes, avec des longueurs, il faut le redire, ce film répond quand même aux attentes des fans de la franchise Marvel. Les effets spéciaux sont impeccables et les scènes de baston, forcément homériques. Au casting, les abonnés : Chris Evans, Robert Downey Jr., Scarlett Johansson, Sebastian Stan et les autres ainsi que le jeune et épatant Tom Holland en Peter Parker (Spider-man). Suite en 2018 et 2019 sous la même direction.
Robert Pénavayre
Captain America – Civil War
Réalisateurs : Anthony et Joe Russo
Avec : Chris Evans, Robert Downey Jr., Scarlett Johansson, etc.
Genre : aventure, super-héros
Durée : 2h28
Anthony et Joe Russo – Une affaire de famille
En fait, ces deux quadras américains dont le nom fleure bon l’origine italienne, savent depuis toujours qu’ils seront cinéastes. Abonnés à leur cinémathèque du quartier ouvrier dans lequel ils ont grandi à Cleveland (Ohio), ils subissent un vrai électrochoc en apprenant que Robert Rodriguez a tourné El mariachi avec un budget de …7000 $. La décision est vite prise. C’est tout d’abord le cinéma indépendant qui les accueille, puis la télévision et aujourd’hui le tout Hollywood de la franchise Marvel et de son super héros, Captain America. 2014 et le premier opus du beau blond au bouclier invincible est un triomphe planétaire (Le soldat de l’hiver).
Aujourd’hui Civil War va suivre le même chemin. Jackpot ? Oui et…non car leur rêve est de tourner un épisode de Star Wars. Mais pour l’heure ils doivent s’atteler aux deux prochains épisodes du Capitaine en question dont les dates de sortie sont 2018 et 2019 avec un titre qui veut tout dire : Infinity War.