Pascal Greggory est donc l’invité d’honneur de la 10e édition du festival Zoom Arrière. Retrouvez les rendez-vous en sa présence, à la Cinémathèque de Toulouse, et au Cinéma ABC.
Jeudi 7 avril 2016, 19h00, à la Cinémathèque : Rencontre avec Pascal Gregorry, animée par Franck Lubet, responsable de la programmation de la Cinémathèque de Toulouse – Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Son parcours artistique, son rapport au septième art, ses désirs de cinéma – en tant qu’acteur mais aussi en tant que spectateur et cinéphile – et les choix de sa carte blanche : Raja et Nuit de chien, deux films de sa filmographie ; L’Armée des ombres et Le Miroir, deux films que l’acteur a souhaité présenter au public toulousain.
Jeudi 7 avril 2016, 21h00, à la Cinémathèque : Projection du film « Raja », présentée par Pascal Gregorry.
Film de Jacques Doillon. 2003. France. 112 min. Couleurs. 35 mm. Avec Pascal Greggory, Najat Benssallem, Ilham Abdelwahed, Hassan Khissal.
Frédéric se laisse vivre dans sa luxueuse demeure de Marrakech avec terrasse, jardin et piscine. Un jour, il croise le regard de la jeune marocaine Raja et décide de la séduire. Une fois de plus, Jacques Doillon observe la trajectoire du sentiment amoureux. Différence d’âge, différence de culture, barrière linguistique et l’argent qui pourrit tout. L’histoire d’amour est-elle possible ? Les deux moitiés d’humanité ne se comprennent pas mais pourtant elles se cherchent, se défient, se mentent et se déchirent. Doillon filme cette joute d’incompréhension avec une rare précision acétique et une fausse légèreté pour le moins inattendue. La valse des sentiments se mue alors en une chorégraphie du langage à haute teneur sensuelle. C’est beau, ensoleillé, triste et bien sûr cruel.
Vendredi 8 avril 2016, 18h30, Cinéma ABC : Projection du film « Le Miroir », présentée par Pascal Gregorry.
Film d’Andrei Tarkovski. 1974. URSS. 110 min. Couleurs. Numérique DCP. VOSTF. Restauration numérique par Mosfilm. Avec Margarita Terekhova, Ignat Daniltsev, Larisa Tarkovskaja.
Si le cinéma est souvent pris pour un miroir de la vie, ce film n’en est pas un reflet. Disons plutôt qu’il réfléchit. Comme un pronom. Tarkovski s’y réfléchit. Je me souviens (donc je suis ?). Mémoire volontaire. Comme un homme à un tournant de sa vie (se) cherche dans un miroir un présent insaisissable et qu’il y trouve tout aussi insaisissable son passé en souvenirs éclatés. Mémoire involontaire. Le Miroir est un film sur le temps et la mémoire : le temps de la mémoire, la mémoire du temps. Sans flash-back convenu ni linéarité, la mémoire sans chronologie, lacunaire, par assauts, furtifs et répétés, en marée. Écumantes et écumées : mémoires mêlées.
Vendredi 8 avril 2016, 21h00, Cinéma ABC : Projection du film « Nuit de chien », présentée par Pascal Gregorry.
Film de Werner Schroeter. 2008. Allemagne / France / Portugal. 117 min. Couleurs. 35 mm. Avec Pascal Greggory, Amira Casar, Bruno Todeschini, Nathalie Delon.
La nuit en question est celle vécue par Ossorio de retour dans son pays consumé par la guerre civile. Retrouver la femme qu’il aime et fuir avec elle. Le pays est imaginaire et la femme une chimère. Un prétexte pour aller de rencontre en rencontre. Pourtant, la linéarité ne sera pas l’atout principal de Nuit de chien. Nous sommes ici chez Werner Schroeter, un cinéaste excessif et baroque. L’aristocratique esthète jette, avec ce dernier film, un regard percutant et halluciné sur nos sociétés modernes. Radicalité du propos et intransigeante liberté de ton. Schroeter se joue de l’espace, du temps, du détail factuel et compose un opéra kafkaïen sur un monde à l’agonie. À l’arrivée, un voyage au bout de la nuit.