Parlant de cinéma, il est aujourd’hui difficile d’entendre évoquer autre chose que la statuette mythique manquant sur la cheminée du beau Léo. The Revenant va-t-il enfin compléter la collection de trophées de cet acteur surdoué ?
Au départ, il y a un roman, un quasi biopic sur l’un des mythes de l’Ouest américain des débuts du 19ème siècle : Hugh Glass. Ce trappeur s’est marié avec une indienne Pawnee. Ils ont eu un garçon, Hawk. Sa femme tuée lors d’un raid de l’armée américaine, Hugh vit avec son fils en conduisant des marchands de peaux vers les territoires les plus giboyeux. Ces territoires sont bien sûr occupés depuis des temps immémoriaux par des tribus amérindiennes. La cohabitation est parfois douloureuse. C’est ce que nous raconte la première et bluffante demi-heure de ce film au cours de laquelle le campement des trafiquants est assailli par des Indiens. Le salut est dans la fuite pour les Blancs. Mais le bateau qui leur sert de refuge doit traverser des territoires entièrement contrôlés par « les sauvages ».
Trop dangereux estime Hugh qui conseille donc de rejoindre le fort salvateur à pied. Au cours d’une halte, parti en éclaireur, Hugh est attaqué par une ourse protégeant ses petits. Grièvement blessé, Hugh est récupéré par la troupe qu’il est censé guider. Mais bientôt son transport en brancard devient impossible dans ces montagnes gelées. Il est laissé à la garde de trois hommes : Hawk son fils, Fitzgerald, un homme retord, jaloux et raciste, et le jeune Bridger. L’histoire tourne mal. Fitzgerald assassine Hawk et enterre vivant Hugh. Sous la menace il contraint Bridger à le suivre. Mais voilà, Hugh est un coriace. Pendant 2h, longues, nous assistons à l’émergence d’une farouche volonté de se venger. Va-t-il y arriver ?
Tourné en lumière réelle dans des conditions climatiques épouvantables, ce film est un monument en termes de réalisation. D’ailleurs, il est couronné par deux Oscars, celui de la meilleure réalisation et celui de la meilleure photo.
Après, il faut bien reconnaître que le suspense est mince, les plans répétitifs, le dialogue absent. Leonardo Di Caprio ne dit quasiment pas un mot de tout le film car il a eu la gorge à moitié arrachée par l’ourse. Malgré cela et pour son engagement physique ce film lui vaut, enfin, un Oscar d’interprétation. Qui vraisemblablement récompense surtout l’ensemble de sa filmographie. Ce qui est mérité !
Robert Pénavayre
The Revenant, réalisé par Alejandro G. Iňárritu, avec : Leonardo DiCaprio, Tom Hardy.
Durée : 2h31 – Genre : Western, Aventure
Leonardo DiCaprio, confortablement installé dans une petite quarantaine, cet italo-allemand est véritablement découvert en 1993 avec le film Gilbert Grape. Il a alors 19 ans. Mais son statut de star il le doit, d’une part au Roméo+Juliette signé Baz Luhrmann en 1996 et, surtout, au Titanic de James Cameron en 1997. La suite, nous la connaissons tous. Martin Scorsese monopolise littéralement pour cinq de ses films cet acteur qui sait se livrer corps et âme à ses personnages.
Cela dit, Léo, même s’il vole de succès en triomphes, a dû attendre 2016 pour enfin voir son talent salué par LA statuette incontournable du 7ème art.