« Ave César ! », un film de Joel et Ethan Cohen
Les deux frangins les plus célèbres du 7ème art nous livrent avec leur dernier opus un vibrant hommage à l’industrie du cinéma américain des années 50 du siècle passé. Un hommage un brin atomisé, mais le plaisir est là tout de même.
Savez-vous ce qu’est un fixeur à Hollywood ? C’est l’homme de confiance du producteur, celui qui gère tous les problèmes et en particulier ceux des stars. Tout à la fois nounou et garde chiourme, le fixeur suit à la trace les vedettes afin que leurs frasques, en tous genres, ne viennent pas mettre en péril le tournage d’un film. Son rôle est d’autant plus précieux à ces moments-là que l’industrie en question est en péril, talonnée par la TV, surveillée de près par un maccarthysme à son acmé en pleine guerre froide, auscultée sous tous les angles par les pouvoirs religieux en place, épiée par les ligues de vertu, notamment concernant l’homosexualité. La vie n’est donc pas facile pour Eddie Mannix, fixeur des Studios Capitole. D’autant moins facile que la star d’un péplum à gros budget disparaît au moment de tourner une scène capitale du film. Si ce n’était que cela ! Voilà qu’un célèbre acteur de western doit tourner dans un film de genre très pointu. Ce qu’il est techniquement incapable de faire. Et puis il y a cette danseuse aquatique, aussi belle en sirène que poissarde dans le civil. Et tout cela c’est sans compter sur ce danseur de claquettes dont les sourires et le talent cachent peut être des choses un rien moins honnêtes. Ouf ! Eddie va devoir gérer tout ce petit monde loufoque en même temps que sa vie privée et sa propre carrière professionnelle car le voilà approché par la puissante firme Lockheed, constructeur aéronautique qui lui propose un pont d’or. On voit bien à cet énoncé que le scénario part dans tous les sens, et c’est certainement le point faible de ce film. Mais le talent des frères Coen parvient à faire oublier cette dissonance inhabituelle dans leur parcours. Et nous l’oublions d’autant plus qu’ils ont réuni à l’écran des stars qu’ils dirigent avec une précision exemplaire. Il faut les citer et féliciter leur courage car parfois leur image est sérieusement écornée : Josh Brolin, George Clooney, Scarlett Johansson, Channing Tatum, Tilda Swinton, Alden Ehrenreich, Ralph Fiennes. Excusez du peu !
Robert Pénavayre
George Clooney – D’Urgences au septième ciel du 7ème art
Ce fils d’un animateur de talk-show, aujourd’hui dans une flamboyante cinquantaine, fait son apparition sous les sunlights dès son plus jeune âge. Il veut être journaliste, joueur de base-ball. Il sera acteur de cinéma. Ses débuts dans de terrifiantes séries Z tournent court pour laisser place à la célébrissime série TV Urgences où son personnage du Docteur Doug va faire chavirer la planète féminine entière. Une star est née sur laquelle se précipitent les studios les plus fameux. Acteur au talent protéiforme, il aborde tous les genres avec la même franchise de ton sous la direction des réalisateurs les plus renommés. Dans Ave César, il déambule pendant tout le film affublé d’une improbable jupette de centurion romain. What else ?