« JOY », un film de David O. Russell
Le portrait, réussi, de cette wonder woman de l’accessoire ménager, même sensiblement romancé, est porté à bout de bras par Jennifer Lawrence, décidément en grande forme !
Au début des années 90 du siècle passé, une jeune américaine de 33 ans, Joy Mangano, lassée de se courber et de mettre les mains dans l’eau sale pour nettoyer le sol de sa cuisine, invente le Miracle Mop, c’est-à-dire un manche se terminant par une tête composée de quelques 300 tiges de coton. Cette invention, refusée une première fois dans le cadre d’une vente en Télé Achat, fera un malheur dans les mêmes circonstances mais présentée par Joy Mangano elle-même. C’est le début d’une success story à l’américaine toujours d’actualité d’ailleurs pour cette diplômée de la Pace University. On ne compte plus ses inventions, depuis le collier anti-puces fluorescent jusqu’au cintre antidérapant, la liste est longue et non encore close. Aujourd’hui à la tête d’un véritable empire très diversifié, cette entrepreneuse est un modèle pour bien des Américains. Elle est créditée au générique de ce film en tant que productrice déléguée.
Une pareille histoire ne pouvait qu’attirer David O. Russell car elle lui permettait de tracer un portrait féminin sur plusieurs décennies et d’offrir ainsi à l’une de ses comédiennes préférées un rôle en or. C’est donc tout naturellement Jennifer Lawrence que nous retrouvons ici devant la caméra de ce réalisateur, après Happiness Therapy et American Bluff. 40 ans de la vie de cette self made woman était un challenge de haut vol. Il est remporté avec brio par cette jeune comédienne, certainement l’une des plus accomplies dans le paysage cinématographique d’Outre Atlantique. Cela dit, le scénario est une mine de propositions car la vie de Joy n’a pas toujours été simple. Seule après un divorce et trois enfants sur le dos, elle a dû se battre en plus contre une famille qui ne croyait absolument pas à ses projets, s’occuper d’un père plus encombrant qu’autre chose, des entrepreneurs qui ne demandaient qu’à s’emparer de ses inventions, etc. Mais pugnace, enthousiaste, courageuse, volontaire, téméraire, frôlant la ruine, Joy s’est accomplie. Même si le film sous rubrique peut paraître, à certains moments, un peu long, force est de reconnaître le pouvoir évocateur de ce cinéaste quand il s’agit de montrer la société américaine dans tous ses états… A ce titre, la famille de Joy, complètement déjantée, est une « merveille » au cœur de laquelle Robert de Niro est un père un peu décalé totalement jubilatoire. Bien sûr il ne faut pas oublier Bradley Cooper dans le rôle du directeur marketing d’une chaîne TV. Comme d’habitude, il n’a pas besoin de forcer son talent pour envahir l’écran. Il y a aussi Isabella Rossellini et Edgar Ramirez, tous épatants parfois dans des rôles secondaires. Le cinéma de David O. Russell est euphorisant. Qui s’en plaindrait ?
Robert Pénavayre
Jennifer Lawrence : Hunger Games, bien sûr, mais pas que !
Cette jeune comédienne est, à 25 ans, l’une des mieux payées d’Hollywood. Il y a forcément des raisons. A l’image de Joy qu’elle interprète dans le film sous rubrique, Jennifer Lawrence s’est battue pour faire ce métier depuis toute petite. Du théâtre aux séries tv et, enfin, au 7ème art, le chemin a été aussi dur que rapide. Oscarisée en 2013 pour Happiness Therapy, elle fait la conquête de la planète en participant aux quatre opus de la saga Hunger Games. Réalisateurs et producteurs se l’arrachent. L’égérie de Dior a un bel avenir devant elle.