Dans une semaine tout pile, le FIFIGROT (Festival International du Film Grolandais de Toulouse) rempile pour sa 4e édition, sous la présidence de l’excellent Benoit Poelvoorde. Voici les films en compétition cette année (cliquez sur le titre du film pour savoir les horaires, le synopsis, la bande-annonce)
ASPHALTE de Samuel BENCHETRIT avec Isabelle Huppert, Gustave Kervern, Valéria Bruni Tedeschi, Jules Benchetrit, Tassadi Mandi, Michael Pitt (2015, France, 1h40)
FAUT SAVOIR SE CONTENTER DE BEAUCOUP de Jean-Henri Meunier avec Noël Godin, Jean-Marc Rouillan, Miss Ming, Bernardo Sandoval, Sergi Lopez (2015, France, 1h30)
KILL YOUR FRIENDS de Owen Harris avec Nicholas Hoult, Ed Skrein, James Corden (2015, Grande-Bretagne, 1h40, VOSTF)
LA PEAU DE BAX de Alex van Warmerdam avec Tom Dewispelaere, Alex van Warmerdam, Maria Kraakman (2015, Pays-Bas, 1h36, VOSTFR)
MILKY WAY de Cyril Bron, Joseph Incardona avec Stéphanie Schneider, Mathieu Ziegler, Antonio Buil, Carlo Brandt (2014, Belgique-Suisse, 1h33)
SOUS-SOLS de Ulrich Seidl avec Fritz Lang, Alfreda Klebinger, Manfred Ellinger (2014, Autriche, 1h21, VOSTF)
TANGERINE de Sean S. Baker, Chris Bergoch Baker avec Kiki Kitana Rodriguez, Mya Taylor, Karren Karagulian (2015, Etats-Unis, 1h28, VOSTF)
THE LOBSTER de Yórgos Lánthimos avec Colin Farrell, Rachel Weisz, Jessica Barden, John C. Reilly, Léa Seydoux, Olivia Colman (2015, Irlande-Angleterre, 1h58, VOSTF)
THE OTHER SIDE de Roberto Minervini avec Mark Kelley, Lisa Allen, James Lee Miller (2015, France-Italie, 1h32, VOSTF)
Sont toujours au rendez-vous :
– la compétition de courts-métrages
– le GROPrix littéraire
– les apéros-concerts gratuits à 19h
– la parade du président
– les expositions
– les tri-trilogies : Benoit Poelvoorde, Guy Maddin et les Monty Python
– des hommages : Jean Yanne et Rolf de Heer
Et cette année, deux thématiques : Pacte de responsabilité grolandaise et Lutte armée
J’attire d’ores et déjà votre attention sur un petit bijou : PROCHAINEMENT NULLE PART de Bernard Pavelek. Amoureux des cinémas de quartiers et donc du Cinéma, ce film vous bouleversera. Les infos sur ce film sont ici.
Le programme du FIFIGROT est en ligne ici.
Toutes les infos sont sur le site http://fifigrot.com/
Et puis, un FIFIGROT sans Jean-Jacques Rousseau, c’est un peu comme BHL sans tarte à la crème. Honneur est rendu au cinéaste de l’absurde avec KARMINSKY-GRAD, l’un des deux films proposés en ouverture. Il sera présenté par Noël Godin, acteur du film.
lundi 14 septembre à 20h15 à l’ESAV : KARMINSKY GRAD de Jean-Jacques Rousseau avec Noël Godin, Léon Stone, André Stas, Miss Ming (2011, Belgique, 1 h 35)
En septembre 2014, j’avais interviewé Jean-Pierre Bouyxou, juré à vie du FIFIGROT (sauf cette année puisqu’il joue dans un des films en compétition). Ces réponses présenteront très bien Jean-Jacques Rousseau pour ceux qui ne le connaîtraient pas.
Qu’est-ce que pour vous un film grolandais ?
Jean-Pierre Bouyxou : Idéalement un film grolandais est un film qui ne ressemble à rien qui puisse être fait ailleurs qu’à Groland, c’est-à-dire il faut que ce soit un film à la fois subversif, attendrissant, amusant, surtout amusant, mais pas amusant d’un rire qui ferait rire n’importe qui. Le film peut faire rire de choses qui n’amuseraient personne d’autre que le spectateur grolandais. Il faut que ce soit un film dérangeant d’une manière ou d’une autre, mais pas forcément agressif, cela peut être d’une certaine douceur. C’est difficile de définir l’esprit grolandais. En tout cas, c’est quelque chose qui n’est pas dans le système ou qui fait semblant d’y être, qui est apparemment installé mais qui en déborde de tous les côtés, qui s’insinue partout, qui a des ramifications. C’est un film qui déconne, qui chie dans la colle, mais pas forcément de façon très voyante, très spectaculaire. Et puis, ça peut être rien de tout cela et tout autre chose encore. Ça ne se définit pas, ça se vit.
Votre film grolandais préféré ?
Jean-Pierre Bouyxou : Je pense que les films les plus Grolandais que j’ai vus, ne sont bizarrement pas ceux de Benoit Delépine et Gustave Kervern qui sont les pères fondateurs du Groland. Ce sont sans doute ceux d’un cinéaste Belge complètement toqué qui s’appelle Jean-Jacques Rousseau. C’est son vrai nom. On dit souvent devant un film barré que le mec qui a fait ça est un fou. Et bien là, c’est vrai. Un fou qui fait des films complètement en dehors du circuit habituel de production et de distribution. Il fait des films absolument inacceptables pour n’importe quel distributeur, pour n’importe quel exploitant de salles normales. Ce sont des films inprojetables, inexploitables qu’il montre dans des circuits parallèles. Ce sont des films trop absurdes, trop violents, trop hors des normes esthétiques, moraux. Par exemple, un père peut être joué par un acteur de 25 ans et son fils par un acteur de 70 ans, mais pas par provocation, parce que c’est ainsi, tout simplement. C’est tout à fait grolandais, et puis c’est mal foutu, ce n’est pas du cinéma professionnel, mais c’est du cinéma passionnant et constamment inventif. Ça surprend. C’est monstrueux dans le meilleur sens du terme.
Pour conclure, un extrait de Cinéastes à tout prix, consacré entre autres à Jean-Jacques Rousseau, projeté lors du FIFIGROT n°2. Benoit Poelvoorde commente ici la première scène du film LE DIABOLIQUE DOCTEUR FLAK.