« La rage au ventre », un film d’Antoine Fuqua
Le Noble Art, de tout temps, a fasciné le cinéma, et il n’est pas un cinéphile qui n’ait vu Rocky, Ali, Fighter, Raging Bull, Million Dollar Baby ou encore Match Retour. Il faut reconnaître à la boxe, puisque de boxe il s’agit, une attraction visuelle assez étonnante de puissance. Si Antoine Fuqua n’en est pas à son premier long, peut-être bien que celui-ci est le plus maîtrisé. Nous voici donc devant un champion du monde des mi-lourds : Billy Hope. Une légende ! Issu de l’assistance publique, tout comme sa femme Maureen, il vit dans une somptueuse demeure dont la reine n’est autre que leur fille Leila. A la suite de circonstances plus que douteuses, Maureen tombe sous les balles d’un garde du corps. Il n’est rien de dire que Billy va alors péter un câble au point que son comportement va le traduire devant les tribunaux qui n’hésiteront pas longtemps à lui enlever la garde de sa fille.
Pour retrouver celle qui compte le plus au monde, il ne lui reste plus qu’à se refaire une santé autant physique que financière, ayant tout perdu de sa fortune dans la tourmente. Acceptant d’être l’homme de ménage d’une petite salle d’entraînement (de boxe bien sûr), il va rencontrer Tick, un ancien champion qui va le remettre sur le droit chemin et l’amener jusqu’au combat auquel Billy ne rêvait même plus et au terme duquel il retrouvera Leila. Ce chemin de rédemption est typique des films sur la boxe et celui-ci ne fait pas défaut à cette mythologie.
Dominée par deux acteurs exceptionnels : Jake Gillenhall (Billy hallucinant de présence, ici affûté comme jamais) et Forest Whitaker (Tick impressionnant d’autorité sereine), cette réalisation se laisse voir avec beaucoup de plaisir même si la conclusion est plus que prévisible. Les séquences, nombreuses, de combat sont filmées par deux cameramen vétérans de ce sport pour la chaîne HBO et donnent un relief sidérant de proximité à ces affrontements. Pas de surprise certes, mais quelle maîtrise !
Robert Pénavayre