Une reine qui essaye désespérément d’avoir un enfant, un roi priapique qui a culbuté la moitié de son royaume et ne supporte pas qu’on lui résiste, une princesse qui rêve au grand amour et dont le père va organiser une étrange épreuve pour sélectionner le prétendant, de cela et bien d’autres choses (un monstre marin, des saltimbanques, un ogre et deux sœurs qui ont bien du mal à accepter leur âge) il sera question dans le dernier film de Matteo Garrone.
Tale of Tales est directement inspiré du livre de Giambattista Basile, le Pentamerone, qui regroupe une cinquantaine de contes, au style assez subversif (si on le replace dans le contexte de l’époque où il fut écrit, vers le milieu du 17ième siècle). L’œuvre fut une source d’inspiration notable pour d’autres auteurs de contes célèbres, comme Charles Perrault ou les frères Grimm.
Matteo Garrone offre avec son Tale of Tales une récit baroque, beau et irréel. Il mêle 3 histoires qui s’entrecoupent parfois, réussissant à conserver l’ossature classique des contes tout en y mêlant de contemporaines interrogations (par exemple, dans la mésaventure de l’une des protagonistes, on pourra voir une critique acerbe de la chirurgie esthétique), glissant quelques notes assez Fellinienne (et je ne dis pas cela simplement en raison des origines du metteur en scène).
Doté d’un casting aussi international qu’original (l’impériale Salma Hayek, John C.Reilly, le lubrique caméléonesque Vincent Cassel …), le long – métrage de Matteo Garrone diffuse un climat étrange, surnaturel, parfois un peu trop éthéré (il fallait bien trouver un bémol, ce sera donc celui – là).
En vous remerciant.
Pierrette Tchernio