À la Halle aux Grains, sous la direction de son fondateur Raphaël Pichon, l’ensemble Pygmalion interprète la Grande Messe de Mozart et des motets de Joseph et Michael Haydn, à l’invitation des Grands Interprètes.
Révélation de ces dernières années, Raphaël Pichon (photo) est de nouveau invité dans la saison des Grands Interprètes avec son ensemble Pygmalion fondé en 2005. Né en 1984, il a chanté en tant que contre-ténor sous la direction de Jordi Savall, Gustav Leonhardt, Ton Koopman, mais aussi Laurence Equilbey pour le répertoire contemporain. Unanimement salués pour leurs interprétations et enregistrements d’œuvres sacrées de Jean Sébastien Bach, ils donneront cette fois à la Halle aux Grains la Grande Messe en ut mineur de Wolfgang Amadeus Mozart, en compagnie de quatre jeunes solistes : la soprano américaine Joelle Harvey, la mezzo française Marianne Crebassa, le ténor polonais Krystian Adam et le baryton girondin Florian Sempey.
Libéré de la protection du Prince archevêque de Salzbourg, Mozart achève en 1783 sa messe en ut mineur, ou Grande Messe, alors qu’il vient d’entamer une carrière de musicien indépendant à Vienne. Écrite au terme de la maladie de Constance qu’il a épousée l’année précédente, l’œuvre est considérée comme une offrande à Dieu par le compositeur. Tirant les leçons des apports de la Messe en si mineur de Bach, tout en annonçant la « Missa solemnis » de Beethoven, la Grande Messe de Mozart est une page ambitieuse qui renouvelle le genre en vogue dans la Vienne de l’époque. Alliant splendeur et puissance, sur le modèle classique de la liturgie catholique romaine de la messe, elle est conçue pour être interprétée par un double chœur, un quatuor de solistes et un grand orchestre. L’œuvre nous est toutefois parvenue incomplète.
Des motets de Joseph Haydn et de son frère cadet Michael sont également au programme de ce concert prometteur qui réunit des compositeurs essentiels de la période classique. La musique de Joseph Haydn influença le style instrumental de Mozart, les deux musiciens étant liés par une profonde estime, une amitié fidèle et un respect réciproque. Après la mort de son ami en 1791, Joseph écrivit alors: «Je fus hors de moi à cause de sa mort. Je ne pouvais croire que la providence eut si tôt repris la vie d’un homme aussi indispensable».
Jérôme Gac
Mercredi 3 juin, 20h00, à la Halle aux Grains, place Dupuy, Toulouse. Tél. 05 61 21 09 00.
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photo: R. Pichon © Caroline Doutre