« A la poursuite de demain », un film de Brad Bird
Au bout de 2h10 de projection (quand même !), les bras nous en tombent. Non seulement, qu’est allé faire le porte-drapeau de Nespresso dans un pareil capharnaüm, mais, et plus grave, comment le réalisateur d’opus tels que Ratatouille, Les Indestructibles ou encore Mission impossible, protocole fantôme, le dénommé Brad Bird, a-t-il pu se complaire dans pareil scénario. Certes les Studios Disney sont tout puissant dans le monde du 7ème art planétaire et il doit être difficile de leur refuser quoi que ce soit. Mais de là à tourner dans les parcs de Mickey et passer deux plombes sur l’une des attractions phares : Tomorrowland, il semble que la dead line soit franchie en termes d’honnêteté intellectuelle. D’accord, tout le monde doit vivre.
Donc, après une demi-heure assez fumeuse, on finit par comprendre le pitch de l’histoire. Dans une autre dimension existe une ville de rêve, celle imaginée à la fin du second conflit mondial par des savants et dont l’existence est étroitement liée à la conquête spatiale. Dans cette quête forcenée d’un optimisme de circonstance, il y a bien sûr un grain de sable. Et puis pourquoi n’arrête- t-on pas de faire des films et d’écrire des livres sur la fin du monde ? Frank, George Clooney himself, est ce grain de sable. Il a donc été exilé sur notre bonne vieille Terre. Pour lui, l’avenir est dans …l’écologie !!!! Voilà ce qui sauvera notre planète. Campagne pré-électorale ou pas pour le What else le plus célèbre de notre temps, ce film, qui n’a pas lésiné sur les moyens, mélangeant les clins d’œil – rapides – aux plus connus des héros de la SF moderne, n’en est pas moins nunuche comme pas possible. Si vous marriez le côté bric à brac rétro et un scénario littéralement dégoulinant de bonnes intentions, vous finirez par vous marrer. Mais, problème, c’est un film qui se veut aussi une réflexion environnementale. Bref, dispensable. Pas la réflexion, le film ! Ah, j’oubliais, la Tour Effel n’est qu’une rampe de lancement de fusée ! Zut, j’en ai trop dit.
Robert Pénavayre