L’Association Aymé Kunc s’est donné comme tâche de rendre justice au grand compositeur toulousain en organisant la diffusion de ses œuvres. Sa production musicale, aussi bien symphonique qu’en musique de chambre, mérite en effet beaucoup mieux que le sort qui lui est réservé dans les programmes musicaux.
Le concert du 3 mars prochain, intitulé « Chant de Guerre », permettra de découvrir un aspect particulier de son œuvre ainsi que des pièces de compositeurs français mais aussi d’un Italien et d’un Allemand de la même époque sur le thème de la guerre, ceci dans le cadre des Commémorations du Centenaire du conflit de 1914-1918.
Rappelons que le Toulousain Aymé Kunc, contemporain de Ravel, fut, pendant trente ans de 1914 à 1944, le directeur du Conservatoire de Toulouse auquel il conféra un lustre particulier. Il anima la vie musicale de sa ville de naissance avec discernement et audace. Il obtint le Premier Grand Prix de Rome en 1902, avec sa cantate Alcyone.
En 1927 et 1928, il fut l’artisan de la création à Toulouse de La Tétralogie et de Parsifal, de Wagner. Jusqu’à son décès, survenu le 13 février 1958, il composa et révisa son œuvre, à la fois importante et diverse. La musique vocale, notamment pour chœur, et la musique symphonique y tiennent une place de choix aux côtés d’un bel ensemble de partitions de musique de chambre.
« Mon cher ami, est-ce le Capitole, est-ce le cassoulet qui vous retient à Toulouse ? Vous me dites que ce sont les orgues, mais qui sait si vous ne cachez pas quelque arrière-pensée ? Pourtant le Capitole est bien connu, il n’a plus de mystères pour vous depuis longtemps; et le cassoulet, dont je ne méconnais ni les mérites ni l’importance, n’est pas d’une digestion facile pour les estomacs qui, comme les nôtres, ne connaissent plus les fringales de l’adolescence. »
C’est ainsi que le vieux Camille Saint-Saëns tentait, en 1915, de faire revenir Aymé Kunc à Paris. En vain. Kunc restera à Toulouse jusqu’à sa mort en 1958, indifférent aux sirènes de la renommée, au point de refuser un poste aussi prestigieux que celui de chef d’orchestre à l’Opéra de Paris.
Le programme du concert du 3 mars réunit une série de pièces originales composées par Aymé Kunc pour harpe, piano, harmonium et voix. En écho, des œuvres de Claude Debussy, Alfredo Casella, Florent Schmitt et Sigfrid Karg-Elert évoqueront la Grande Guerre.
La soprano Sonia Sempéré, la harpiste Sandrine Chatron, le pianiste Jérôme Granjon, ainsi que Emmanuel Pélaprat, grand défenseur de l’œuvre de Kunc, à l’harmonium, seront les musiciens de cette soirée. En outre, la Maîtrise du Conservatoire de Toulouse dirigée par Mark Opstad prêtera son précieux concours à cette soirée de commémoration organisée en partenariat avec le Conservatoire à Rayonnement Régional de Toulouse.
Serge Chauzy
Une Chronique de Classic Toulouse
Auditorium Saint-Pierre des Cuisines
mardi 3 mars 2015 à 20h30
Renseignements et réservations : 05 61 62 99 03
Association Aymé Kunc