« Jupiter : Le Destin de l’Univers », un film de Lana et Andy Wachowski
Des décors à couper le souffle, des courses poursuites sidérantes et originales, une esthétique conjuguant à merveille renaissance et gothique, des costumes (féminins) à tomber par terre, une virtuosité de montage qui cloue sur le fauteuil, et tout cela gâché par un scénario bien trop ambitieux et dont le raccourci en 2h07’ ne permet aucunement de pénétrer chacun des personnages. Sans parler du contexte… Celui-ci est assez particulier. Imaginez une dynastie royale régnant sur l’Univers. Les planètes, dont la Terre, ne sont pour elle que des élevages et des réserves d’un élixir de jouvence quasi éternelle. Lorsqu’ils ont besoin de se régénérer, hop, un saut dans l’espace, ils enlèvent les habitants et les transforment en médicament miracle. Mais bon, comme dans toute famille, royale en particulier, les tensions sont fortes. Ici, c’est entre les deux frères et leur sœur que les choses se gâtent, surtout depuis que l’un d’eux à tuer leur mère. En fait, au bout d’un très long moment qui nous laisse dans le noir scénaristique le plus complet, nous apprenons qu’une jeune terrienne, Jupiter Jones (Mila Kunis), femme de ménage dans une famille d’adoption, est la réincarnation de la souveraine. Comment et pourquoi, mystère. Ce faisant, elle est d’office héritière, entre autres domaines, de …la Terre. Vous me suivez ? On continue. Voici que surviennent de nulle part, des êtres bizarres chargés de la tuer, mais voilà, au moment fatal, un vigoureux et beau soldat aux oreilles de loup (Channing Tatum) et dont on a coupé les ailes survient sur ses bottes volantes et soustrait Jupiter à la ire de la famille régnante. Vous me suivez toujours ? A vrai dire, cela fait maintenant une bonne demi-heure que l’on nage dans le brouillard. Honnêtement, il y avait là de quoi faire facilement deux films car le sujet et les personnages de cette tragédie antique mêlés à une famille franchouillarde russe sont particulièrement porteurs d’espoirs. Des espoirs ici qui passent aux oubliettes de raccourcis ravageurs et suicidaires. Dommage car visuellement c’est un super spectacle.
Robert Pénavayre