« Interstellar », un film de Christopher Nolan
L’accroche de cet article trahit bien sûr la première idée qui vient à l’esprit à la fin de la projection : Christopher Nolan tient son 2001 Odyssée de l’espace. Enfin, du moins a-t-il mis d’énormes moyens pour cela. Avouons que le résultat est bluffant, surtout si vous le voyez en IMAX (Gaumont Labège) car la BO, signée d’un grand faiseur en la matière, Hans Zimer, est littéralement somptueuse et participe entièrement à l’esthétique grandiose de ce film. Où il est question de la planète Terre qui, a priori, n’en a plus pour très longtemps, une ou deux générations maximum. En secret, des savants tentent de trouver une solution. Celle-ci va passer par un déplacement de la population vers un autre monde. Lequel ? Des missions ont été envoyées un peu partout. Une solution existe. Cooper prend la tête d’un équipage et s’envole vers Saturne afin de vérifier les données. Evidemment, les choses ne vont pas être aussi simples que cela. Très vite ce film de près de 3h dirige son propos et ses réflexions vers la métaphysique. Des données quantiques liées à la relativité et à la gravité envahissent le discours et peuvent désorienter le spectateur, par exemple le signataire de ce papier ! Mais l’important est de se laisser happer par la beauté formelle des images, par le jeu d’acteurs parfaitement convaincants au premier rang desquels un stupéfiant Matthew McConaughey et par un scénario qui ne recule pas devant l’émotion, le suspense, le vertige. Une réalisation qui laisse le trop célèbre Gravity à des années-lumière. Vous pourrez sortir assommés par tant d’ambition, mais si vous avez eu la bonne idée de lâcher prise, le bonheur est au rendez-vous.
Robert Pénavayre