Une première pour le Théâtre du Capitole
Ce vendredi 23 mai 2014 est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du Théâtre du Capitole car c’est le jour qui voit la première diffusion en direct sur une radio d’un spectacle de cette illustre institution lyrique toulousaine. La radio, c’est Radio Classique et le spectacle, celui qui remporte en ce moment un beau succès : I due Foscari. Nous avons rencontré les deux décideurs de cette opération qui, normalement, ne devrait pas s’arrêter là : Etienne Mougeotte, directeur général de la chaîne radiophonique et Frédéric Chambert, directeur artistique du Théâtre du Capitole. Avant de leur donner la parole, précisons que la journée Radio Classique du 23 mai est entièrement consacrée à Toulouse, tant du point de vue économique que musical. Elle débuté à 7h du matin pour se terminer…à la fin du spectacle.
Etienne Mougeotte, directeur général de Radio Classique
– La décentralisation de vos émissions lyriques résulte-t-elle d’une politique récente ?
Cela fait plusieurs années que Radio Classique se délocalise assidûment en région, car notre vocation est d’être une radio nationale mettant à l’honneur sur son antenne la richesse et la diversité des talents partout en France. Nous avons de très belles salles, de très grands orchestres, de très grands solistes qui viennent de toute la France. Radio Classique doit offrir aux artistes une couverture nationale pour que les talents et la musique rayonnent et soient accessibles à tous. Nous captons dans l’année une cinquantaine de concerts. Grâce au mécénat de la Caisse d’Epargne, nous pouvons retransmettre en direct 16 concerts prestige en région, une opportunité inouïe pour la radio et les artistes. Nous nous sommes déjà rendus à Lyon, Marseille, Lille, Amiens, Dijon et ce 23 mai, nous sommes au Capitole de Toulouse pour un opéra exceptionnel de Verdi avec l’Orchestre du Capitole, un des meilleurs orchestres de France.
– Quel écho offrez-vous aux artisans de ce spectacle ?
A l’occasion de la captation de I Due Foscari de Verdi à Toulouse, nous organisons sur l’antenne toute une journée spéciale autour de la ville, du Capitole et de l’Orchestre. Nos animateurs – Christian Morin, Laure Mézan, Elodie Fondacci, Alain Duault, Olivier Bellamy – parleront de la vie musicale toulousaine, de ses grands rendez-vous. Ils recevront également les artistes de la production : la soprano Tamara Wilson sera chez Laure Mézan à 13h, et Alfonso Caiani, le chef du Chœur du Capitole répondra aux questions d’Olivier Bellamy à 18h. C’est toute la vie musicale et culturelle de Toulouse qui sera à l’honneur sur l’antenne de Radio Classique et qui se conclura évidemment par le moment le plus attendu : l’opéra de Verdi !
– La journée autour d’I due Foscari donne la parole autant au domaine artistique qu’à celui de l’économie. C’est un principe qui paraît étrange mais qui fonctionne. Pourquoi ?
C’est vrai. Radio Classique est une radio de musique classique, mais nous avons également des rendez-vous d’information très importants, le matin d’abord avec Guillaume Durand et Nicolas Pierron, et le soir désormais avec Patrick Poivre d’Arvor. Nous accordons le matin une grande place à l’économie, avec une heure trente d’information économique. Sur Radio Classique, nous prenons le temps de comprendre, d’analyser et de décrypter. L’information économique est une information essentielle pour mieux comprendre le monde actuel et les enjeux politiques, mais également pour gérer son entreprise, être performant, avoir de nouvelles idées. Le focus économique que nous offrons le matin à la ville de Toulouse permet de mettre en exergue son dynamisme et d’inspirer les autres entrepreneurs et les autres régions de France. Le matin, nous sommes écoutés essentiellement par des cadres, des dirigeants d’entreprise et des CSP+.
– Quel est le modèle économique de ce genre d’opération ?
Je peux simplement vous dire que c’est grâce au soutien financier de la Caisse d’Epargne que nous arrivons à mettre en place un tel dispositif. Nous ne pourrions pas le faire sans l’aide d’un grand mécène.
– Quel est votre sentiment sur les problèmes actuels de financement de la Culture en France ?
Difficile de répondre à cette question en quelques lignes ! Radio Classique est une radio privée qui ne reçoit aucune aide financière de l’Etat. Nous travaillons avec de grandes entreprises et fondations qui nous aident à monter des programmes de grande qualité permettant la diffusion de la musique classique partout en France. Le soutien que nous accordent ces entreprises est capital pour l’action de Radio Classique.
– Parmi les grands supports médiatiques actuels, y compris l’internet, lequel, d’après vous, devrait être le leader demain ?
L’internet mobile, sans aucun doute ! C’est ici que tout commence déjà à se passer : l’écoute de la radio, la lecture des journaux, le visionnage de la télévision. C’est l’avenir.
– Plus personnellement, quel est votre rapport à l’opéra ?
J’ai toujours été un grand amateur d’opéra. Je suis venu à l’opéra par Mozart (Così Fan Tutte), puis j’ai découvert Verdi, Rossini, Bellini. Un peu plus tard, j’ai découvert Wagner. Cela a été une lente maturation toujours basée sur le plaisir et l’émotion.
Propos recueillis par Robert Pénavayre le 18 mai 2014
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