L’un des plus prestigieux et somptueux ballets de la grande époque classique russe, à jamais lié au nom du chorégraphe Marius Petipa, La Bayadère, est donnée sur la scène du Casino Barrière par la troupe du Saint-Petersbourg Ballet Théâtre. Ses soixante danseurs, étoiles et solistes évolueront sur la chorégraphie originale, et son propre Orchestre, avec ses quarante musiciens, interprètera la musique de Ludwig Minkus. La très belle scénographie se réfère à l’exotisme indien en totale adéquation avec le livret écrit aussi par Marius Petipa.
Placé sous la direction de Konstantin Tachkin, le Saint-Petersbourg Ballet Théâtre a vingt ans, et s’impose depuis sa création par ses magistrales performances tant sur le plan technique qu’esthétique, d’où son succès aux quatre coins du monde et des tournées triomphales avec un répertoire s’élargissant au fil des ans. C’est une série de représentations à Paris en 2007 avec le ballet « Le Lac des cygnes » qui le lance en France.
Ballet en 3 actes et 7 tableaux, inspiré de 2 contes traditionnels indiens, La Bayadère, met en scène des amours contrariées sur fond de folklore indien. Solor, un jeune guerrier fortuné et fiancé à Gamzatti, la fille du Radjah, est en fait épris de Nikiya, une danseuse de temple (ou bayadère), celle-ci partageant ses tendres sentiments. Gamzatti se découvrant trahie, offre à Nikiya, lors de la fête en l’honneur de Badrinata, un bouquet de fleurs dans lequel est caché un serpent dont la morsure est mortelle (acte 2).
Mais le grand brahmane convoite Nikiya, et bien d’autres obstacles s’opposeront au dessein des amants……
L’acte III est sous-titré Le Royaume des Ombres : Solor, est désespéré par la mort de la bayadère Nikiya. Il se réfugie alors dans les songes que lui procure l’opium. Ce faisant, il est transporté au Royaume des Ombres où lui apparaissent les fantômes des bayadères mortes et, parmi elles, Nikiya, qui, au-delà de la mort, l’aime toujours et lui pardonne de s’être parjuré en acceptant d’épouser Gamzatti. Le rêve va l’emporter sur la réalité et réunit les deux amants que la vie s’était chargée de séparer.
La Bayadère est un ballet indissociable du Grand Rudolf Noureev. Celui-ci considérait ce troisième acte comme le chef-d’œuvre absolu du chorégraphe Marius Petipa. C’est dans le rôle de Solor et dans cet acte précisément qu’il débuta sur la scène du Palais Garnier, le 19 mai 1961, à 23 ans. C’est sur cette même scène, le 8 octobre 1992, qu’il assista à la Première de sa Bayadère, qui s’avéra être son dernier ballet. Et c’est donc avec ce ballet qu’il débute et clôt sa carrière à l’ouest, réalisant une sorte de synthèse de la transmission du ballet sur plusieurs générations. L’original de M. Petipa se sera enrichi des révisions successives apportées par les danseurs et les chorégraphes du Mariinski, pendant plus d’un siècle.
A n’en pas douter, la troupe dansant ce soir constitue une sorte de continuité à tout le talent et tout le génie même que cet immense danseur a pu mettre au service du ballet créé par Marius Petipa un certain 23 janvier 1877 au Grand Théâtre Impérial de Saint-Petersbourg.
Michel Grialou
Casino Théâtre Barrière Toulouse
dimanche 30 mars 2014 à 14h00 et 18h00
SAINT PETERSBOURG BALLET THÉÂTRE
Musique de Ludwig MINKUS
Direction artistique KONSTANTIN TACHKIN