Si vous pensiez que les femmes font toujours des films un peu psychologiques, sur le couple, que leur approche est plus douce que celle qu’aurait un homme, venez voir des 6 courts-métrages de « Films de genre au féminin » avec :
«Isósceles», film mexicain de Michelle Garza, qui revisite le cinéma gore
«Regla número uno», comédie chilienne de Leticia Akel
«Agón», film de la portoricaine Juliana Irizarry, qui concourt aussi pour le prix du meilleur court-métrage.
«Prita noire», de la réalisatrice mexicaine Sofia Carrillo, dont l’univers peut rappeler celui de Tim Burton. Cette réalisatrice a un autre court-métrage, aussi poétique, mais dans un autre style, « El corazón del sastre » (le cœur du tailleur), film d’animation entièrement réalisé avec des articles de mercerie.
«Pra eu dormir tranquilo» de la Brésilienne Juliana Rojas, qui poursuit le mélange du fantastique à la vie quotidienne
«Rebeca a estas alturas», avec encore une fois le Mexique à l’honneur grâce à la comédie fantastique Luciana Jauffred Gorostiza. Ce court-métrage a beaucoup tourné dans les festivals, notamment ceux féministes et militants pour aborder la place de la femme au foyer. Même si le scan de la copie n’est pas top, passer à côté de ce film serait une lourde erreur.
Revenons sur le très réussi « Isósceles » de Michelle GARZA, rencontrée à l’issue de la projection, qui poursuit actuellement sa thèse
Je suis depuis longtemps fascinée par le genre gore, j’en ai vu beaucoup pendant 3 ans, mais je ne voulais pas rester avec uniquement ses codes. Mon film a donc une structure différente, un mélange avec d’autres genres de films, pour que le spectateur puisse rassembler les différentes pièces d’un puzzle qui raconterait l’histoire d’un jeune qui découvre la vérité sur son passé, par une approche un peu psychologique.
Tu as réalisé «Isósceles» durant tes études, quel était le cadre imposé par ton école ?
Je devais réaliser un court-métrage avec uniquement 10 boites de pellicules 35 mm. Cela limitait beaucoup les prises, il fallait donc être très précis au moment de tourner. Le budget était aussi limité puisque nous n’avons pas le droit d’avoir de grosse production.
Comment as-tu travaillé avec l’équipe des effets spéciaux ?
Réaliser des effets spéciaux prend du temps, cela a donc été une contrainte supplémentaire, en plus de celle financière. Je voulais une esthétique gore, et pas hyper-réaliste. Cela m’a beaucoup aidée car je n’ai pas eu à traiter ces effets spéciaux avec un logiciel en post-production. Étant très amie avec la personne qui était en charge des effets spéciaux, cela m’a permis aussi de gagner du temps.