Un des plus anciens spectacles du Cirque du Soleil, « Quidam » passe pour la première fois en tournée dans huit villes de France. Toulouse est à l’honneur et ouvre les festivités le 5 mars et ce, pour sept représentations salle du Zénith. Féérie, poésie, beauté, humour, complicité avec le public de la troupe québécoise sont bien au rendez-vous. Les yeux vont briller et d’excitation et d’émotion. Sans oublier les oreilles car les six musiciens et les deux chanteurs sont là avec leurs morceaux originaux écrits par Benoît Jutras en adéquation parfaite avec le déroulement des numéros et des interludes.
LA MISSION DU CIRQUE DU SOLEIL EST D’INVOQUER L’IMAGINAIRE, PROVOQUER LES SENS ET EVOQUER L’EMOTION DES GENS AUTOUR DU MONDE.
Créé il y a 17 ans, le show est mis en scène par Franco Dragone, auteur de pas moins de dix productions pour la compagnie québécoise. Sa marque de fabrique ? Des numéros très techniques teintés de tendresse, de poésie, avec des parenthèses clownesques du meilleur aloi, sans lourdeur aucune, ce qui n’est pas toujours au rendez-vous.
Quidam, ce sera poésie d’abord. Il faut 45 artistes et autant de techniciens. Plus le staff lui-même. Il faut une scène de 50 mètres de long. Au dessus, une immense arche, un chariot spécial ou “téléphérique“ de plus de 36 mètres. Grâce à des rails, des artistes ou des éléments de décors apparaissent et disparaissent tout en légèreté, silencieusement. Jean-Philippe, directeur artistique sur Quidam raconte : « Je trouve que c’est comme une pièce de théâtre. C’est quelque chose de très théâtral. On a une dizaine de numéros chorégraphiés et non pas une simple succession d’exploits physiques, de la roue allemande, du diabolo, de tissu, de cerceaux. Même si le Zénith est une vaste salle, la disposition des chaises adoptée autour d’une scène avançant plus que de coutume rend le spectacle plus proche et l’ensemble s’efforce de retrouver l’atmosphère du cirque. Quidam est un spectacle très intime. » Franco Dragone, directeur de la création nous confiera : « avec de très très belles images, une belle poésie, décidé à amener une autre couleur en se rapprochant beaucoup plus de l’humain, voulait que le spectateur puisse se reconnaître. »
Les 250 costumes, à base de lin, cuir,…et de, anecdote, 42 variétés de coton ! sont très proches des vêtements que l’on porte tous les jours, mais tous faits et cousus main, entretenus sur place, lavés aussi, repassés, réparés ! par 4 techniciennes du costume. Toutes les chaussures sont peintes à la main pour s’harmoniser aux couleurs des costumes. Elles sont retouchées et peintes avant chaque représentation.
« Dès la première scène, on est dans la vie quotidienne. Une ado, Zoé, s’ennuie à mourir dans son salon. Ses parents sont trop occupés par la vie pour s’occuper d’elle. Le père est perdu dans son journal, la mère est perdue dans ses pensées », raconte Jean-Philippe Viens, Directeur artistique. « Quidam, un personnage sans tête, va lui apporter un chapeau, et elle va se rendre compte que chaque personne qu’elle rencontre dans la rue, a un passé, un présent et un futur. » « Ce que le spectacle essaye d’apporter, c’est l’évolution du personnage et de l’humain », explique-t-il encore.
Et c’est parti pour deux heures de spectacle environ avec entracte, le premier numéro occupé par la fameuse roue allemande et son rayon humain se livrant aux fameux exercices.
Tous les numéros sont chorégraphiés et ne se bornent pas à un simple exploit physique. Ils font alors la différence avec d’autres spectacles relevant de la même recherche. La scène, immense, se doit d’être occupée et le numéro lui-même se trouve comme enveloppée par une recherche artistique avec décors et artistes se prêtant à leur tour au rôle de figurants. Visuellement, c’est toujours réussi.
Quelques numéros ? Tout là-haut, une jeune femme suspendue tombe du ciel pour un numéro de contorsion dans un long ruban de soie rouge de plusieurs mètres. Le numéro de diabolos exigeant adresse, dextérité, ingéniosité.
Un numéro qui surprend toujours, dit de la statue, celui d’un homme qui tient à l’horizontale à la seule force de ses bras une femme en équilibre allongée dans l’autre sens, sur le haut de son dos, et ce avec plusieurs équilibres successifs à la clé, les deux corps à la plastique parfaite se mouvant de façon à peine perceptible.
Un numéro de corde à sauter géante, l’un des plus fournis en athlètes sur le plateau : 20 acrobates et 3 cordes de 10 mètres. Un jeu de pieds d’une rapidité et d’une coordination qui rappelleront à certains, la corde à sauter des cours de récréations, aujourd’hui reléguée au rang des souvenirs enfouis. Et ce numéro d’artistes projetés d’un appui humain à un autre avec une coordination parfaite.
Et ces numéros d’équilibre sur cannes sur deux mains, puis une, avec figures à l’appui sur un plateau tournant qui en rajoute dans l’efficacité visuelle. Un numéro de cordes lisses avec 5 acrobates survolant la scène et s’élançant dans le vide. Dans les airs encore, le numéro des cerceaux métalliques. Pure poésie avec un numéro dit du Cinéma clownesque faisant intervenir le public et du meilleur effet sur le public. Et, ……
Michel Grialou
Zénith – du mercredi 5 au dimanche 9, avec samedi et dimanche deux horaires
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