C’est un dramma giocoso en deux actes de Rossini, son dernier opéra-bouffe.
Il est donné au cinéma UGC le 6 mars à 19h 30. Durée, entracte comprise : 3h.
Pétillante et féérique, telle est en résumé cette production, un spectacle d’une intelligence et d’un professionnalisme sans faille, réglé au millimètre près, accompagné par des décors et costumes aussi pertinents que colorés. La distribution est placée sous la direction constamment attentive aux exigences du chant de Patrick Summers et la mise en scène est de Joan Font.
Elle réunit dans les deux rôles principaux deux stars du monde du lyrique :
Angelina (Cenerentola) : Joyce DiDonato – la Cenerentola de nos rêves
Don Ramiro : Juan Diego Flórez, phénoménal de facilité et de charme
Tisbé : Itxaro Mentxaka
Clorinda : Cristina Obregón
Don Magnifico : Bruno de Simone
Dandini : David Menéndez
Alidoro : Simón Orfila
Parmi les trente-neuf opéras composés en moins de vingt ans de Gioacchino Rossini, celui-ci, écrit en 1817, un an après Le Barbier de Séville, tient une place particulière du fait de son mélange de gaité divertissante et de mélancolie. Cendrillon, la pantoufle de vair (ou de verre, au choix !), la citrouille- carrosse, la bonne fée, les méchantes pimbêches que sont les deux sœurs… tout le monde a frémi, battu des mains, battu du cœur, enfant, à la lecture du célébrissime conte de Charles Perrault. Avec Rossini et son librettiste qui se jouent passablement de l’intrigue, la pauvre petite Cendrillon fait aussi battre les oreilles pour un de ces miracles de charme caractéristique du Grand Panda fainéant de Pesaro.
Et si la pantoufle de vair ou de verre y devient un bracelet, ce qui résout le problème de la pantoufle !! la tendresse émerveillée en demeure, elle, intacte.
La fragilité rêveuse d’Angelina, la Cenerentola, la douce mélancolie de sa petite chanson Una volta c’era un rè qui revient comme un leitmotiv tout au long de l’ouvrage, cette bonté qu’elle fait triompher à la fin, tout rayonne de ce personnage de miel aux mélodies ricochantes, aux vocalises légères, à la langueur discrètement romantique. L’américaine Joyce DiDonato est cette Cenerentola idéale, une véritable voix de mezzo-soprano tirant vers le grave et donc contralto comme l’exige la partition, éblouissante de virtuosité et émouvante de poésie, parfaite comédienne, dans ce monde d’illusion colorée, avec son prince de rêve, le ténor colorature péruvien Juan Diego Flórez. Quand ces deux pointures partagent le haut de l’affiche, on ne peut que s’en féliciter !!
Remarquons que cette comédie comme d’autres chez Rossini, possède cette caractéristique propre au théâtre rossinien : l’importance des rôles féminins. Angelina est l’une de ces grandes figures féminines rossiniennes.
ACTE I
Résignée à son rôle de servante, Angelina, surnommée Cenerentola, est persécutée par ses deux sœurs, deux “chipies“, Clorinda et Tisbé, des caricatures que le maestro de Pesaro fait virevolter comme des marionnettes ridicules, agitées par une musique d’une incroyable drôlerie. Tout cela sous le regard approbateur du pompeux Don Magnifico, leur père, grandiose de grandiloquence et de lâcheté satisfaite. Entre Alidoro, précepteur du Prince Ramiro, déguisé en mendiant ; il annonce la venue imminente de son maître, en quête de la plus belle femme pour son bal. Les deux sœurs ne doutent pas un seul instant qu’elles seront choisies, criant sur Cenerentola, et laissant le soin à leur père de rêver pour elles.
Interdite de bal, Angelina chante sa mélancolie. Lorsqu’apparaît le Prince Ramiro, qui a revêtu les habits de son valet Dandini pour observer incognito la maisonnée, Angelina et lui s’éprennent l’un de l’autre au premier regard. Le vrai coup de foudre.
Pour que la supercherie porte ses fruits, Dandini, le valet du Prince, déguisé en Ramiro, son maître, promet monts et merveilles à un Don Magnifico exultant ! Peu flatteurs, les portraits de Clorinda et Tisbé contrastent avec celui d’Angelina, pleine d’égards et de bonté. Aussi, comme son père lui a interdit de se rendre au bal, c’est Alidoro qui l’y mène. Piquées de jalousie, Clorinda et Tisbé sont frappées par la ressemblance de cette belle inconnue avec leur sœur, méconnaissable dans ses somptueux atours ; le prince Ramiro s’enflamme immédiatement. Lorsqu’il lui demande sa main, Angelina lui répond qu’il doit d’abord trouver qui elle est, et lui donne l’un de ses bracelets afin qu’il puisse la reconnaître.
ACTE II
De retour du bal, Dandini apprend à Don Magnifico qu’il n’est que le valet du Prince : le barbon déchante et… éclate, dans un duo bouffe plein de verve.
Angelina a retrouvé son âtre, ses haillons et sa mélancolie rêveuse. Soudain, un orage éclate : Ramiro et Dandini font leur entrée – sous leur véritable identité cette fois. Quelle n’est pas la surprise du prince Ramiro lorsqu’il constate que la jeune Angelina porte le fameux bracelet !
Chacun est interloqué devant cette situation abracadabrantesque…
Tout est bien qui finit bien. Dans le château du Prince Ramiro, Cenerentola se réjouit d’avoir trouvé l’amour et le bonheur ; elle pardonne à ses sœurs, qui l’embrassent, puis célèbre le triomphe de la bonté.
Michel Grialou
La Cenerentola
THEATRE DU LICEU DE BARCELONE
Viva l’Opéra dans les cinémas UGC – Réservation
UGC Toulouse – jeudi 06 mars 2014 à 19h30
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