« Pompéi », un film de Paul W S Anderson
Réalisateur d’une quinzaine de films en vingt ans, ce qui n’est pas mal, le Britannique Paul W S Anderson n’a pas pour l’instant laissé une trace indélébile dans l’histoire du 7ème art. Ce dernier opus change-t-il la donne ? Pas vraiment bien qu’il soit son meilleur. Le problème est toujours récurrent : dialogues à deux balles, scénario mou du genou. Le travail du cinéaste se concentre sur les effets spéciaux et le montage. Pour évoquer l’éruption du Vésuve en 79 après J C, le film nous propose d’abord une romance entre Cassia, une jeune fille appartenant à une riche famille pompéienne et Milo, le seul rescapé d’une tribu de cavaliers celtes assassinée par un détachement romain conduit par Corvus. Evidemment, ce dernier, aujourd’hui sénateur, brigue de force la main de Cassia, qui aime Milo, celui-ci étant devenu un gladiateur hors pair.
Et tout cela pour en arriver au séisme qui détruisit en un éclair Pompéi, un séisme dont on retrouve ici toute l’ampleur car à l’éruption volcanique se sont conjugués les effets dévastateurs d’un tremblement de terre et d’un tsunami. C’est ce dernier point qui est intéressant, non seulement parce que le réalisateur s’est tenu le plus éloigné possible des effets numériques, mais aussi et surtout parce qu’il a littéralement reconstruit Pompéi en décors solides (en mousse pour des raisons de sécurité je vous rassure !). Pour qui a visité ce site aussi exceptionnel que bouleversant, la reconstitution sur grand écran est sidérante. Et il faut reconnaître au Britannique un certain talent pour mettre du suspense là où la fin est connue depuis deux mille ans. Pas de happy end ici, mais comme un écho d’une des plus épouvantables catastrophes naturelles de notre Humanité. Pour les fans de la série culte Game of Thrones, vous retrouverez dans le rôle de Milo le jeune Kit Harington, alias Jon Snow.
Robert Pénavayre