Il a fallu attendre, mais, finalement les débuts sont couronnés de succès et on ne peut que souhaiter une suite tout aussi prometteuse à ce premier “produit“ qui fait, semble-t-il, l’unanimité sur le marché.
Pour se remettre tout cela en tête, le spectacle n’a après tout que 15 mois ou 16, vous pouvez consulter sur le blog, mes deux articles, annonce du spectacle et de cette nouvelle production, et première réaction à chaud ou presque. Et les autres points de vue qui ont pu paraître. La production a d’ailleurs, à ce niveau, été qualifiée « d’œuvre d’art total ». D’autre part, le Syndicat de la critique Théâtre, Musique et Danse lui a attribuée le prix Claude Rostand 2012/2013 en tant que : Meilleur spectacle lyrique en région.
D’aucuns pisse-vinaigre vous diront qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Il est sûr que des DVD de Rienzi, il n’y en a pas 36000 sur les rayonnages et sites spécialisés divers. Mais, justement, entre les CD qui ne sont pas des réussites et le peu de DVD, peut-être bien que cet opéra ne donne pas dans la facilité, et donc, avantage supplémentaire ! pour cette production qui fut sur le plan musical et direction d’orchestre, parfaitement dirigée par un Pinchas Steinberg très inspiré. Côté musiciens, on le sait, la fosse “capitolesque“ est occupée par un des meilleurs orchestres de salles d’opéras. Rien que l’Ouverture vous donne le ton. Du rôle-titre de Cola Rienzi, le heldentenor Torsten Kerl ne semble en faire qu’une bouchée, et c’est, à ma connaissance, le seul Rienzi qui tienne la distance, tout support confondu. Comme à l’accoutumée, mais on commence à prendre de mauvaises habitudes, les chœurs furent au top grâce à un énorme travail de leur part et bien sûr d’Alfonso Caiani. Ce sont bien les Chœurs du Capitole renforcés par celui de l’Accademia Teatro alla Scala de Milan.
On ne reviendra pas ici sur le reste du plateau puisque les remarques ont déjà été faites. On peut signaler que la mise en scène de Jorge Lavelli qui avait, de l’avis de certains, quelque peu déçu par certains tableaux, passe beaucoup mieux finalement en DVD. Reconnaissons qu’elle n’avait pas été conçue pour cela même si au final cela présente un avantage ! Ce n’est pas, de toutes les façons, toutes les “produc“ qui vont faire monter sur scène un magnifique cheval blanc qui s’est parfaitement comporté pendant toute sa prestation ! Et les coupures pratiquées dans l’énorme partition de plus de six heures au départ trouvent, elles aussi, leurs justifications ou tout au moins, ne provoquent pas de scandale ou d’accusation liée à l’intégrité de l’ouvrage.
En résumé, tout le monde est gagnant, le Théâtre du Capitole qui peut s’enorgueillir de cette réussite, et de cette première, Richard Wagner qui peut remercier la production d’avoir porté au plus haut un de ses ouvrages les plus difficiles à monter, avec un rôle-titre parmi les plus éprouvants parfaitement mené à son terme.
Et pour reprendre une vieille formule éprouvée : cet article est bien en vente dans votre magasin préféré ! En fait, il semblerait que la distribution de ce coffret ne soit pas des plus faciles. Mais il est bien, sur Amazon, au moins.
Michel Grialou