« L’amour est un crime parfait », un film de Jean-Marie et Arnaud Larrieu
Marc est professeur de littérature à l’Université de Lausanne. Son charisme indiscutable se double d’un donjuanisme trop connu dans ce vénérable établissement. Certaines étudiantes ne résistent pas en effet à des cours de littérature amoureuse comparée…en chambre. Jusqu’au jour ou l’une des plus prometteuses de ses élèves, la belle Annie (Sarah Forestier), disparaît. Au bout d’un moment, la police enquête. En vain. Annie s’est volatilisée dans l’enfer blanc de cet hiver suisse. A priori peu inquiet, Marc continue une vie commune un rien étrange avec sa sœur Marianne (Karin Viard, toujours aussi investie dans ses personnages). Etrange car rapidement des liens incestueux se font jour. C’est leur vie privée. Bref. Arrive un jour une nouvelle venue dans cette affaire bizarre. C’est Anna (Maïwenn, toujours aussi quelconque et peu convaincante, hélas), la belle-mère d’Annie. Eplorée, elle cherche à comprendre ce qui s’est passé. En s’adressant à Marc, elle tombe immédiatement sous son charme…
Non, je ne vous en dirais pas plus. Car le dernier opus des frères Larrieu est au authentique thriller qui ne dit pas son nom. Et pourtant, rapidement le malaise s’instille et s’installe dans les images, les relations, les discours, les points de vue de la caméra, les humeurs, les regards. Jusqu’à la scène finale, ce malaise demeure et même s’épaissit. Jusqu’à l’explosion finale, à tous les sens du terme. Bon, allez, j’en ai trop dit déjà. En fait, il y a un film dans le film, et il faut donc, si l’on veut, aller le voir deux fois, d’autant que Mathieu Amalric, pour sa quatrième collaboration avec ces cinéastes, incarne un Marc lunaire redoutablement transparent et vertigineusement ambigu.
Robert Pénavayre