« Neuf mois ferme », un film d’Albert Dupontel
Palais de Justice de Paris. Ariane, irréprochable juge d’instruction promise à un bel avenir se voit contrainte de partager une fête entre collègues. Une fête bien arrosée dont cette célibataire endurcie se serait bien passée. Au même moment (ou presque…), Bob n’a pas de chance. Cambrioleur à la petite semaine, il se fait coffrer pour une affaire étrange. Lors de son dernier méfait, il aurait démembré à la tronçonneuse sa victime avant de lui dévorer les yeux. D’où le surnom de globophage dont la presse l’affuble. Il est en prison depuis plusieurs mois sous haute surveillance avant son procès. Six mois après la fiesta en question, des vomissements amènent Ariane à consulter. Stupeur et consternation, elle est enceinte de 6 mois ! Refusant l’évidence, son instinct professionnel va tout de même prendre le dessus. Elle va visionner les bandes de vidéo surveillance de la Police parisienne. Celles-ci lui ouvrent les yeux sur une rencontre plus qu’improbable et la nuit de débauche qui a suivie. Il ne reste plus qu’à croiser des fichiers ADN et l’horreur lui saute à la figure. Troussé de manière « montypythonnesque », Terry Gilliam est d’ailleurs de la partie, ce film totalement foutraque est un joyau d’humour noir porté par des comédiens épatants, une caméra d’une redoutable efficacité et une BO aussi subtile qu’efficiente. Bob, c’est Albert Dupontel et sa force physique qu’il sait conjuguer avec ce je ne sais quoi de naïf et fragile qui entraîne une empathie immédiate. Ariane trouve avec Sandrine Kiberlain la grande bringue blonde et coincée idéale pour cet emploi. Soulignons des seconds rôles au cordeau à hurler de rire, dont Nicolas Marié en avocat nul et bègue, Philippe Uchan, souffre-douleur involontaire d’Ariane, Jean Dujardin traducteur du langage des signes, dont chaque apparition fait exploser la salle de rires. D’autres encore dont je vous laisse la surprise. En résumé, une excellente comédie !
Robert Pénavayre