C’est toujours sous l’égide de l’association Internotes que les vieilles pierres de l’église abritant l’Auditorium de Saint-Pierre des Cuisines serviront de magnifique écrin aux cinq concerts de musique de chambre offerts par les musiciens de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse. Pour le public de plus en plus nombreux et surtout, fidèle, c’est une autre façon plus intime et conviviale de retrouver, suivant le programme du concert, des musiciens de l’orchestre.
Dès le 7 octobre, on entre dans le vif du sujet avec un concert tout Chostakovitch, intitulé « Du rire aux larmes », compositeur dont on connaît jusqu’à présent davantage ses 15 symphonies que le reste d’une œuvre considérable. Mais, ce sont maintenant ses concertos pour, pianos, violons ou violoncelles qui sont interprétés partout dans le monde. Et sa musique de chambre n’est plus en reste, reflet total, comme ses autres œuvres, d’un quotidien qui ne fut pas des plus tendres. S’il y a rire, c’est plutôt rire sarcastique, tandis que les périodes de larmes ont jalonné son parcours. Les trois œuvres proposées en sont un fidèle miroir. Deux sont avec l’instrument privilégié de Dimitri, le piano.
Plus léger sûrement le 2 décembre avec une mise en parallèle de deux œuvres, un quatuor à cordes de Johannes Brahms et un de Maurice Ravel. La porte est ouverte à toute discussion : sont-elles proches, ou bien sans lien véritable ? Seul doit être pris en compte, le plaisir de l’écoute. Après, c’est le petit jeu, qui doit rester amusant, du grand ou petit musicologue. Brahms toujours le 20 janvier, mais les œuvres choisies s’ouvrent aux vents – j’ai un faible pour la musique de chambre qui ne se contente pas des cordes ! Voilà une façon originale de pouvoir apprécier comment le compositeur a su mêler des sonorités aussi éloignées au départ que celles d’une clarinette, d’un violoncelle et d’un piano. Tout aussi captivant dans un autre quatuor dans le cas d’un violon, d’un piano et d’un cor.
Le 17 mars, nous serons plongés dans une magnifique invitation à la méditation avec « Les Sept Dernières Paroles du Christ en Croix » de Joseph Haydn avec une version pour quatuor et des textes de Michel Serres qui remplaceront les commentaires dits par l’évêque de Cadix après chaque parole, textes dits par notre récitant habituel lié à l’orchestre, Hervé Salliot. Le lieu ne fera qu’en rajouter à l’atmosphère de l’œuvre.
Fin de saison plus légère le 19 mai avec nos douze altistes que nous aurons tous de face !! tellement habitués que nous sommes du moins pour la plupart d’entre nous à les voir de profil à la Halle. C’est un voyage qui nous est offert au travers des siècles, de Bach à nos jours, avec escapades, incursions et petites ou grandes digressions, tout cela dans un seul but, faire découvrir un peu mieux et aussi à un plus grand nombre encore, l’instrument en question, à savoir l’ALTO !! Excellente initiative.
Il ne vous reste plus qu’à vous abonner, et cocher dans votre agenda, c’est là, la meilleure des solutions !!
Michel Grialou
Les Clefs de Saint-Pierre
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