22 mai, à la Halle, voilà réunis deux talents majuscules qui brillent au firmament de leur art. La notoriété internationale de Renaud Capuçon, l’alpin, atteint des sommets, sommets que Kathia Buniatishvili, la géorgienne, est partie pour rejoindre à toute allure.
Le programme offert est déjà par lui-même excitant, et l’exécution devrait soulever l’enthousiasme du public. Comment pourrait-il en être autrement quand l’un vous dit : « La sonorité de mon violon parle pour moi. C’est mon ADN. Si on pouvait l’analyser, on y trouverait toute ma vie. » Et l’autre : « Pour moi, jouer est un plaisir physique, comme danser. » ou encore : « Pour que le piano m’aime, il faut que je l’aime aussi. » Mais, pour les deux, une seule phrase les réunit : « S’oublier, oublier le public, et mettre son âme en relation avec l’univers. »
Béla Bartók
Sonate pour violon et piano, opus 11
Georges Enesco
Sonate n°3 pour violon et piano en la mineur
César Franck
Sonate pour violon et piano en la majeur, opus 25
Khatia Buniatishvili est née à Tbilissi en 1987. Elle commence le piano à l’âge de 5 ans, donne son premier concert avec l’Orchestre de Chambre de Tbilissi à 6 ans et se produit à l’étranger à 10 ans. Elle se perfectionne par la suite à Vienne. Elle est lauréate de nombreux concours internationaux (Concours International de piano de Tbilissi, Concours Arthur Rubinstein, etc.) Son répertoire est déjà immense, sa virtuosité, confondante, témoignant même d’une impétuosité qu’elle apprend à maîtriser au fil de ses prestations qui ne laissent jamais le public indifférent. Sa fusion avec l’instrument est totale.
Régulièrement elle est l’invitée des grands festivals comme La Roque d’Anthéron, Piano aux Jacobins à Toulouse, Folles Journées de Nantes et de Tokyo, Saint Denis, Montpellier, Menton, Strasbourg, Proms de Londres…
En 2008, elle fait ses débuts au Carnegie Hall de New-York avec le Concerto n°2 de Chopin. Depuis, elle se produit avec l’Israel Philharmonic et Kent Nagano, le Philharmonique de Saint-Pétersbourg, Gidon Kremer et sa Kremerata Baltica (Scala de Milan, Rome, Pavie, Istanbul…), les Orchestres de Toulouse, Bordeaux, le Sinfonia Varsovia avec Maxim Vengerov,… le Philharmonique de Radio France à Madrid et Myung-Whun Chung…
Khatia Buniatishvili se produit également en récitals dans les plus grandes salles de concert. En musique de chambre, elle collabore avec Renaud Capuçon, Truls Mørk, Sol Gabetta, en trio avec Gidon Kremer et Giedre Dirvanauskaité et forme un duo pianos avec sa sœur Gvantsa, exercice qui l’aide à canaliser un élan vital irrépressible.
« A 16 ans, la rencontre avec Carlo Maria Giulini a été le grand choc de ma vie. Ce choc fut semblable à celui que l’on peut ressentir quand on tombe amoureux. (…) S’il est une chose dont je suis sûr, c’est qu’un jeune musicien n’est jamais aussi performant qu’en présence d’un maître qu’il admire… », ainsi s’exprime Renaud Capuçon, né à Chambéry en 1976, dans une famille de parents non musiciens mais qui avaient découvert la musique lors de festivals voisins ou par certaines émissions de télévision. Des parents formidablement attentifs et bienveillants qui n’ont eu de cesse de parfaire l’éducation musicale de leurs enfants. Avec quel résultat !! Renaud au violon et Gautier au violoncelle !! A 4 ans, c’est le violon entre les mains, et à 8, c’est, définitivement le violon. A 13, il faut partir étudier, et le choix se porte sur le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris avec Gérard Poulet et Veda Reynolds – pendant dix ans ! c’est elle qui lui ouvrira le répertoire chambriste, puis avec Thomas Brandis à Berlin et Isaac Stern.
En 1998 Claudio Abbado le choisit comme Konzertmeister du Gustav Mahler Jugendorchester ce qui lui permet de parfaire son éducation musicale avec Pierre Boulez, Seiji Ozawa, Daniel Barenboim et Franz Welser-Moest. 1998, c’est aussi l’année où, à Toulouse, il assiste, très ému, les yeux embués de larmes ! à la victoire de son frère Gautier au Concours de violoncelle André Navarra, une forme de consécration familiale. En 2000 il est nommé “Rising Star” et “Nouveau talent de l’Année” aux Victoires de la Musique puis, “Soliste instrumental de l’année” en 2005. En 2006, la Sacem lui décerne le “Prix Georges Enesco”.
Renaud Capuçon collabore avec les plus grands chefs et les orchestres les plus prestigieux du monde, dont l’Orchestre du Capitole de Toulouse avec Tugan Sokhiev… !!
Il donnera la création mondiale du Concerto pour violon de Pascal Dusapin avec le WDR Cologne, ainsi qu’un cycle de musique de chambre Brahms/Fauré de 5 concerts au Musikverein à Vienne. Vient de paraître un disque des Concertos de Brahms et Berg avec le Wiener Philharmoniker dirigé par Daniel Harding, disque salué par la critique.
Passionné de musique de chambre, il collabore avec les plus grands, dans les plus grands festivals.
« J’ai toujours eu besoin de partager. » Normal donc, de fonder et de se retrouver directeur artistique d’un nouveau festival, le Festival de Pâques d’Aix-en-Provence. Désormais, à Pâques, les plus grands solistes et orchestres du monde passeront par Aix. L’objectif ? « Mon idéal, c’est le Festival de Marlboro dans le Vermont, où jeunes et moins jeunes jouent vraiment ensemble, et non les uns sous la conduite des autres. L’ambiance y est magique et cela se ressent dans le public. » Mais, n’avait-il pas fondé déjà, à 20 ans, son premier Festival à La Ravoire, près de Chambéry ??
Renaud Capuçon joue le Guarneri del Gesù « Panette » (1737) qui a appartenu à Isaac Stern, acheté pour lui par la Banque Suisse Italienne (BSI).
Michel Grialou
mercredi 22 mai – Halle aux Grains (20h00)
Réservation
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