Diffusé en direct sur Radio Classique, un concert toulousain permettra d’apprécier pour la première fois à la Halle aux Grains, avec l’Orchestre du Capitole, la jeune chef mexicaine Alondra de la Parra dans un programme réunissant notamment des œuvres de Debussy et de Ravel.
Au cours du mois de mai, Tugan Sokhiev devait diriger l’Orchestre national du Capitole de Toulouse à la Halle aux Grains et à Rodez, puis lors d’une tournée en Chine. Contraint d’annuler ses concerts pour des raisons personnelles, le directeur musical de la phalange toulousaine sera remplacé, à Rodez, Toulouse, et lors de la tournée en Chine par Alondra de la Parra (photo). Chef d’orchestre mexicaine âgée de 32 ans, elle vient de faire ses débuts parisiens très remarqués à la Salle Pleyel, à la tête de l’Orchestre de Paris. En 2004, elle a fondé l’Orchestre philharmonique des Amériques, véritable tremplin pour les jeunes interprètes et compositeurs du continent. Il propose une saison de concerts à New York, où il est basé.
Avant de poursuivre la collaboration de l’Orchestre national du Capitole avec la chef mexicaine au cours de la tournée chinoise, le programme de musique française initialement prévu à Toulouse et Rodez a évolué vers des teintes espagnoles. De Claude Debussy, on entendra d’abord le « Prélude à l’après-midi d’un faune ». Créée en 1894, cette première grande expérience orchestrale du compositeur français fut aussitôt saluée comme un chef-d’œuvre et connut un véritable triomphe. Il y abandonne toute rigueur formelle et déploie des couleurs clairement évocatrices, annonçant un nouvel âge de la musique. Également au programme, « Iberia » est l’une des trois Images pour orchestre (Gigues, Iberia, Rondes de printemps) composées par Debussy. L’accueil réservé à chacune de ces trois évocations «visuelles» distinctes se fit dans l’incompréhension, mais des défenseurs de l’œuvre se firent entendre – parmi lesquels Ravel. Reflétant une Espagne imaginée et abstraite, mais profondément authentique, « Iberia » fut créé en 1910, aux Concerts Colonne à Paris.
Deux œuvres de Maurice Ravel seront interprétées par l’Orchestre du Capitole : « Ma mère l’Oye » et le « Boléro ». Les cinq pièces « Ma mère l’Oye » ont d’abord été composées en 1908 pour piano à quatre mains, d’après les contes de Madame Leprince de Beaumont (La Belle et la Bête), Charles Perrault (Le Petit Poucet, La Belle au bois dormant) et Madame d’Aulnoy (Le Serpentin vert). En 1911, Ravel en tira une suite pour un orchestre symphonique réduit. Son « Boléro » est une commande d’Ida Rubinstein, danseuse d’origine russe que Diaghilev avait fait venir à Paris. Pour Maurice Ravel, «c’est une danse d’un mouvement très modéré et constamment uniforme, tant par la mélodie que par l’harmonie et le rythme, ce dernier marqué sans cesse par le tambour. Le seul élément de diversité y est apporté par le crescendo orchestral». Le ballet fut créé dans une chorégraphie de Bronislava Nijinska en 1928, à l’Opéra de Paris. Sur scène, Ida Rubinstein était alors entourée de vingt danseurs.
Dernière œuvre au programme de ce concert, la « Sinfonía India » est la deuxième symphonie du compositeur mexicain Carlos Chávez. Mort en 1978, il fut le principal artisan du développement de la musique mexicaine du XXe siècle. Comme la « Sinfonía de Antígona », sa première symphonie, la deuxième est dotée d’un seul mouvement. Achevée en 1936, elle est tissée de thèmes reprenant les mélodies des Indiens peuplant des Etats situés au Nord et à l’Ouest du Mexique.
Jérôme Gac
Dimanche 5 mai, 17h00, à l’Amphithéâtre, 17, boulevard du 122e Régiment-d’Infanterie, Rodez. Tél.: 05 65 73 37 60.
Mardi 7 mai, 20h00, à la Halle aux Grains, place Dupuy, Toulouse. Tél.: 05 61 63 13 13.
Concert diffusé sur Radio Classique, en direct de la Halle aux Grains.