Le prochain concert de la saison de musique de chambre des Clefs de Saint-Pierre ressemble à une passionnante expérience. Tous les mélomanes connaissent de près ou de loin, les fameuses Variations Goldberg, de Johann Sebastian Bach. Ce génial exercice de composition, conçu expressément pour un clavecin « à deux claviers », sera donné dans une version récente pour trio à cordes signée du violoniste russe Dmitry Sitkovetsky.
Ces variations sur un thème en forme d’Aria ont été souvent interprétées au piano, non sans difficultés car cet instrument oblige à des croisements de mains assez périlleux.
Comme l’écrit très justement Joëlle Farenc, le compositeur « utilise non seulement tous les artifices rythmiques et mélodiques de l’ornementation, mais il introduit des canons (variation 3, variation 5), des imitations entre les parties dans une écriture contrapuntique imaginative (variation 21), il utilise aussi des mouvements de danse (variation 7) ; il évoque l’esprit des ouvertures « à la française » dans la seizième variation, il chante à la manière italienne dans la treizième, il se souvient des grandes toccatas pour clavier dans plusieurs d’entre elles et, avant le retour de l’Aria initial, il termine par une farce : le quod libet, la trentième et dernière variation qui mêle au thème deux chansons populaires, dont une parle de choux et de navets ! »
Le 19 novembre, cette œuvre, initialement conçue pour le clavier, sera donnée dans une version pour trio à cordes conçue par le violoniste russe Dmitry Sitkovetsky. Né à Bakou, en Azerbaïdjan, ce fils de deux grands musiciens, le violoniste Julian Sitkovetsky et la pianiste Bella Davidovich, mène une brillante carrière de soliste, de chef d’orchestre et … d’arrangeur.
Sa version, transcrite pour violon alto et violoncelle, devrait apporter un éclairage nouveau, une autre clarté et une combinaison de couleurs qui en révèle des aspects différents, peut-être inattendus. Trois grands musiciens de l’Orchestre national du Capitole seront les interprètes de cette « nouveauté » : Geneviève Laurenceau, violon super-soliste, Bruno Dubarry, alto solo, et Sarah Iancu, violoncelle solo.
Rendez-vous est pris pour cette redécouverte d’un chef-d’œuvre intemporel.
Serge Chauzy
Une Chronique de Classic Toulouse
Site des Clefs de Saint-Pierre
Réservation