L’ensemble de cuivres anciens Les Sacqueboutiers poursuit son exploration des riches répertoires de la Renaissance. Le 2 octobre, il présente à Toulouse un nouveau programme composé de pièces de compositeurs gravitant à la Cour de Vienne. Mais l’inspiratrice de ces musiques reste Venise, la Sérénissime.
C’est vers la fin de la Renaissance que Venise s’est imposée comme une destination touristique réputée en Europe : de France, d’Angleterre ou d’Allemagne, on se presse dans la lagune pour admirer les trésors architecturaux, les mœurs politiques particulièrement libérales des citoyens de la République, ou leur sens aigu du commerce, notamment avec les Orientaux.
À Venise également, les pèlerins de toute l’Europe embarquent pour la Terre Sainte, et il n’est pas surprenant que cet afflux de visiteurs ait généré la production de brochures qui font figure d’ancêtres de nos guides touristiques modernes.
Ces publications ne manquent pas de mentionner, parmi les curiosités les plus remarquables, la haute qualité musicale des offices religieux qui se tiennent dans la ville, en premier lieu à la basilique Saint-Marc : les témoignages des touristes étrangers insistent en particulier sur la richesse et la variété du groupe instrumental qui accompagne les chanteurs.
Les musiciens de toute l’Europe viennent s’abreuver à la source vénitienne. La dynastie des Gabrieli, Andrea disparu en 1585 et son neveu Giovanni actif jusqu’à sa mort en 1612, a attiré et formé la plupart des grands compositeurs de l’époque. C’est dans cette perspective qu’a été conçu le programme « La Carolietta », (dont le titre est emprunté à la pièce de J. H. Schmelzer), imaginé moins comme une comparaison des œuvres du maître (Gabrieli) et de ses élèves que comme le témoignage de la propagation des idées musicales vénitiennes dans les pays du Nord au début du XVIIe siècle et principalement à Vienne.
Un florilège de pièces signées des principaux compositeurs de l’époque (de Monteverdi à Schütz, en passant par Vejvanovsky, Donati, Merula, Rossi, Schmelzer, Theile ou Biber) sera présenté par l’ensemble instrumental constitué de Hélène Médous, violon, Jean-Pierre Canihac, cornetto, Serge Tizac, trompette baroque, Daniel Lassalle, sacqueboute ténor, Laurent Le Chenadec, basson et Yasuko Bouvard, orgue et clavecin. La soprano Adriana Fernandez, compagne régulière des Sacqueboutiers, en sera la soliste.
Serge Chauzy
Concert à Saint-Pierre des Cuisines le mardi 02 octobre 2012