En tous les cas, dopée à la musique, on en est persuadé !
Quelques brèves sur le récital de ce 26 septembre. Quelle énergie, quelle présence, quel investissement, quelle ardeur communicative, quelle envie de faire partager ! Cette artiste ne semble faire qu’un avec son piano qu’elle caresse ou bouscule à l’envie mais toujours sous la coupe bien évidemment du compositeur qu’elle sert dans le respect le plus total. Il fallait oser présenter Berg et sa Sonate op.1 entre deux Schubert, la Sonate n°4 d’une lecture engagée et intense, et, plus rare en concert, la Sonate n°15 en deux mouvements. Ses œuvres défendues par une vraie musicienne – qui écoute et fait entendre – sûr que Franz aurait aimé lui aussi la sonorité du clavier du Steinway, tout comme Alban sa sonate. Et qu’aurait donc pensé Brahms de sa puissante, monumentale et héroïque Sonate n°3 ? La maîtrise est là d’un bout à l’autre, d’une lisibilité immédiate. Bien qu’emporté par une conduite rythmique d’une magistrale puissance, on respire et l’on s’émeut.
Depuis son premier récital au Cloître des Jacobins dans le cadre du Festival International de Piano en septembre 1999, la côte d’Elizabeth Leonskaja n’a pas faibli, bien au contraire, dans le cœur de ses “fans“. Régulièrement invitée, elle fait salle comble.
On le sait, son répertoire est immense, et ses programmes de concerts pas “chichiteux“ pour deux sous. Celui de ce soir, 26 septembre, fut d’une densité redoutable que les présents ont apprécié à sa juste valeur et marqué par de longs applaudissements fort nourris. Le public sera encore gratifié de deux bis, une Valse de Vienne de Johann Strauss et semble-t-il un andante d’une sonate de Mozart, peut-être.
Les absents ont toujours tort, dit le dicton, mais, sauvés, il leur reste le récital de ce soir jeudi 27 avec un programme qu’il suffit de consulter sur l’article précédent et qui devrait achever de les convaincre de se déplacer.
Michel Grialou
Piano aux Jacobins
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