Trente ans après la disparition de Romy Schneider, la Cinémathèque de Toulouse rend hommage à l’actrice.
En treize films, la Cinémathèque de Toulouse rend hommage à Romy Schneider, disparue en 1982 à l’âge de 43 ans. Dans son dernier film, « la Passante du Sans-Souci », elle interprétait la mère adoptive d’un adolescent de quatorze ans. L’actrice venait de perdre son fils du même âge lors d’un tragique accident – deux ans après le suicide de son mari dont elle était séparée. Entamée en 1958, sa liaison avec Alain Delon s’est prolongée dix ans plus tard sur grand écran, avec « la Piscine » (photo) de Jacques Deray. Le parcours de Romy Schneider ignore les frontières entre la réalité et la fiction, entretenant une confusion des genres dès ses débuts au cinéma en 1953. Dans son premier film, « Lilas blancs », elle partage l’affiche avec sa propre mère dont elle est aussi la fille à l’écran. Sa mère, Magda Schneider, jouera ensuite le rôle de la mère de « Sissi » dans les trois films de la fameuse saga impériale dont elle tient le rôle-titre. En 1958, Romy Schneider reprend dans « Christine » le rôle déjà interprété par sa mère en Allemagne dans « Liebelei », de Max Ophuls. Après le triomphe de « Sissi » – personnage qu’elle interprètera de nouveau en 1972 dans « Ludwig » de Luchino Visconti –, l’actrice signe un contrat avec la Columbia : de cette courte parenthèse américaine, on verra à la Cinémathèque « le Cardinal » d’Otto Preminger et « le Procès » d’Orson Welles.
Après une première carrière allemande, une deuxième internationale, elle devient la muse de Claude Sautet avec qui elle tourne cinq films – dont « les Choses de la vie », « Max et les ferrailleurs » et « César et Rosalie » entre 1970 et 1972. Elle est alors l’incarnation de la femme française. Tout au long de la décennie, elle enchaîne les performances chez Costa-Gavras, Andrzej Zulawski (L’Important c’est d’aimer), Bertrand Tavernier (La Mort en direct), Claude Miller (Garde à vue)… et récolte deux Césars de la meilleure actrice. L’hommage débute par la projection de « l’Enfer d’Henri-Georges Clouzot », documentaire qui revient sur l’histoire du tournage, en 1964, d’un film inachevé pour lequel Romy Schneider devait partager l’affiche avec Serge Reggiani. Coréalisateur de ce documentaire sorti dans les salles en 2009, Serge Bromberg le présentera en ouverture de cette programmation.
Jérôme Gac
Du 3 au 31 mai, à la Cinémathèque de Toulouse, 69, rue du Taur, Toulouse. Tél. 05 62 30 30 11.
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