Ceux qui ont eu la chance d’assister à son marathon, à savoir, dans une même soirée, donner l’intégrale du cycle Les Années de pèlerinage de Franz Liszt, dans le cadre du Festival Piano aux Jacobins 2011, ceux-là n’ont pas besoin que l’on épilogue sur le “bonhomme“, d’autant que le programme a été donné à nouveau quelques jours plus tard. Quel toupet ! Ou plutôt, quelle santé ! Et non pas une performance pour la performance, puisque le disque enregistré dans la foulée vient d’être couronné comme Disque de l’année 2012 dans le cadre des Victoires de la Musique. Une récompense méritée pour une “sacrée“ somme de travail doublée d’une interprétation encensée.
Donc, pour ceux qui ne connaîtraient pas encore notre pianiste “chouchou“ de la Ville Rose, et bien sûr pour tous les autres qui l’apprécient déjà, rendez-vous à la Halle pour ce fameux concerto – on regretterait presque qu’il ne nous donne pas les deux – accompagné par l’ONCT dirigé par Christian Vasquez, jeune chef issu de cet incroyable vivier que représente « el Sistema », la nouvelle « école vénézuelienne », de direction d’orchestre. Le concerto, créé à Weimar en 1855, est en quatre mouvements relativement courts et enchaînés.
Le concert débute par l’Ouverture Der Freischütz, opéra de Carl-Maria von Weber, qui connut un succès spectaculaire à sa création en 1821 à Berlin. Il se clôt par la Symphonie n°8 en sol majeur d’Anton Dvorak, composée en 1889, en quatre mouvements, symphonie qui se caractérise, d’une part, par l’extraordinaire richesse des idées musicales, et d’autre part, par tout l’esprit de la musique populaire slave à la source de ses thèmes et motifs.
Quelques renseignements sur Bertrand Chamayou
Il fait partie des artistes français désormais incontournables de la scène musicale internationale. Doté d’un très vaste répertoire, impliqué dans la création contemporaine et oscillant d’un style à l’autre avec une facilité déconcertante, il impose aujourd’hui une assurance et une imagination saisissantes, ainsi qu’une remarquable cohérence dans son propos artistique. Natif de Toulouse, Bertrand Chamayou a été remarqué dès l’âge de 13 ans par le pianiste Jean-François Heisser dont il a suivi l’enseignement au Conservatoire de Paris. Dans le même temps, il a travaillé assidûment aux côtés de l’illustre Maria Curcio à Londres et a reçu les conseils éclairés d’un grand nombre de maîtres, dont ceux de Murray Perahia.
En 2006, Bertrand Chamayou reçoit une Victoire de la Musique classique, couronnant un parcours déjà très prometteur et il signe en 2008 un récital Mendelssohn (Naïve) couronné de nombreuses récompenses.
Au printemps 2010 il a présenté un disque César Franck (Naïve) accompagné par le Royal Scottish National Orchestra et dirigé par Stéphane Denève. Ce disque a reçu plusieurs récompenses dont l’Editor’s Choice de Gramophone. En 2010 et 2011 il est nommé aux Victoires de la Musique comme artiste de l’année. Il a été invité à se produire sur des grandes scènes internationales comme la Salle Pleyel, le Théâtre des Champs-Elysées, la Herkulessaal de Munich, le Concertgebouw d’Amsterdam, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, le Wigmore Hall, l’Auditori de Barcelone, le conservatoire Tchaïkovski de Moscou, le Forbidden City Concert Hall de Pékin, ainsi que dans des festivals comme le Festival Gergiev de Rotterdam, le Festival de Davos, le Mecklenburg-Vorpommern Festspiele, la Schubertiade de Schwartzenberg, le Festival de Schwetzingen et le French May Festival de Hong-Kong.
Au cours de l’année 2011, Bertrand Chamayou a célébré le bicentenaire de Franz Liszt en enregistrant et en jouant sur de nombreuses scènes le cycle entier des Années de Pèlerinage, parmi lesquelles le Théâtre des Champs-Elysées, l’Auditorium de la Cité Interdite à Pékin, le Musikfest de Brême, l’Opéra de Bordeaux, la MC2 de Grenoble, l’Abbaye de l’Epau et le Louisiana Museum à Humlebaek au Danemark. Il s’est produit par ailleurs au Festival de Lucerne, au Festival Piano aux Jacobins et reviendra Salle Pleyel avec l’Orchestre de Paris dirigé par Pierre Boulez. En 2012 il fait une tournée avec l’Orchestre de la SWR de Stuttgart dirigé par Stéphane Denève et avec l’Orchestre National de Lyon dirigé par Neville Marriner.
Bertrand Chamayou a joué sous la direction de chefs comme Andris Nelsons, Yutaka Sado, Semyon Bychkov, Michel Plasson, Stéphane Denève, Tugan Sokhiev, Lawrence Foster, Ludovic Morlot, Christian Arming aux côtés de plusieurs orchestres de renom tels que l’Orchestre de Paris, le London Philharmonic Orchestra, le WDR Sinfonie Orchester de Cologne, la Deutsche Kammer Philharmonie de Brême, le SWR Sinfonie Orchester de Stuttgart, le Hessischer Rundfunk Orchester de Francfort, l’Orchestre National de France, l’Orchestre National du Capitole, l’Orchestre Philharmonique de Liège, la Tapiola Sinfonietta, le Hong Kong Sinfonietta, l’Orchestre Philharmonique de Radio-France et le Royal Scottish National Orchestra.
La musique contemporaine occupe une part importante de son activité, il a travaillé avec des légendes vivantes de la création comme Henri Dutilleux ou György Kurtag. Son activité de chambriste est de même essentielle et il se produit régulièrement avec ses amis Sol Gabetta, Renaud Capuçon, Daishin Kashimoto, Augustin Dumay, Antoine Tamestit, Gautier Capuçon, Nicolas Baldeyrou, Alexeï Ogrintchouk, David Guerrier, Paul Meyer, Emmanuel Pahud, les quatuors Ebène et Belcea, Ysaÿe.
Bertrand Chamayou a par ailleurs à son actif des réalisations ambitieuses comme le cycle des Vingt regards sur l’Enfant-Jésus à l’occasion du centenaire du compositeur ou les Douze Etudes d’exécution transcendante de Liszt, données mainte fois en concert et dont résulte un « live » salué unanimement par la critique (Sony Classical).
Michel Grialou
Jeudi 1er mars – Halle aux Grains
Réservation
Bertrand Chamayou © Richard Dumas