Le mardi 7 février à 20h, la soprano Anna Caterina Antonacci donne un récital à la Halle dans le cadre du cycle Grands Interprètes.
“Dall’Antichità al Vérismo“ : Tel est l’intitulé du programme que nous offre Anna Caterina Antonacci accompagnée par le pianiste Donald Sulzen
Souvenez-vous, il y a quelques années au Théâtre du Capitole, on donnait Médée, l’opéra de tous les dangers, d’un certain Luigi Cherubini. Ce dernier avait transformé en un flot de lave glacée le personnage de la tragédie d’Euripide, permettant à la voix de Médée d’atteindre des sommets, aux limites du chant classique et du bel canto. Sur scène, la plus grande tragédienne lyrique du moment : Anna Caterina Antonacci défendait un des rôles les plus éprouvants du répertoire. Une fusion miraculeuse entre mots, voix et gestes. Mais sur cette même scène, elle fut aussi une Rosine du Barbier, et Carmen encore !
Son parcours ? Plutôt atypique pour une cantatrice italienne née à Ferrare. Mais, elle en a fait du chemin depuis son premier rôle dans Rigoletto, au Mai musical florentin, dans la Contessa di Ceprano, à 22ans! Baroque ? Classique ? Romantique ? Contemporain ? En tous les cas, une VOIX caméléon et un tempérament au service d’un répertoire très étendu. Passée par un enchaînement de rôles “rossiniens“ mais aussi “mozartiens“, elle est avant tout une “supporter“ acharnée des rôles “monteverdiens“. Monteverdi est son véritable amour, Haendel a écrit pour elle, et Hector Berlioz semble avoir créé la partition de Cassandre dans Les Troyens pour elle, aussi. Elle avoue un penchant certain pour les héroïnes dotées d’un tempérament bien trempé. Au bilan, et pour cette soirée, c’est près de quatre siècles de musique qui vont défiler, de Claudio Monteverdi à Licinio Refice. Consultez le programme ci-dessous!
Mais, notre artiste aurait-elle un secret ? Elle pourrait vous entretenir alors, d’une motivation terrible au départ, avec, bizarrement, peu de soutien, et puis et heureusement des professeurs de chant remarquables qui réussissent à placer sa voix. Enfin, un travail acharné bien sûr qui commence par la déclamation des textes. Pour elle, d’abord le théâtre car la diction est fondamentale. La musique et le chant viennent après. Ainsi, tout en déployant une couleur de voix et une tessiture impressionnantes, A.C. Antonacci peut-elle se situer actuellement parmi les plus formidables chanteuses – actrices de ces dernières années, et rester sollicitée par les plus grandes scènes de théâtre lyrique du monde. Mais, devenue parisienne, l’Europe et bien sûr la France, semblent lui convenir tout à fait!
Donald Sulzen est non seulement accompagnateur de certaines des plus belles voix du monde, mais il est aussi le pianiste officiel du Munich Piano Trio depuis 2001.
Michel Grialou
Programme
Claudio Monteverdi [15 mai 1567 – 29 novembre 1643]
Lamento della ninfa
Marcantonio Cesti [5 août 1623 – 14 octobre 1669]
Intorno all’idol mio
Ottorino Respighi [9 juillet 1879 – 18 avril 1936]
Sopra un’aria antica
Ildebrando Pizzetti [20 septembre 1880 – 13 février 1968]
Levommi il mio pensier in parte ov’era
Stefano Donaudy [21 février 1879 – 30 mai 1925]
Amorosi miei giorni
Ottorino Respighi [9 juillet 1879 – 18 avril 1936]
3 chants extraits de Cinque Canti all’antica
L’udir talvolta
Ma come potrei
Ballata
Francesco Paolo Tosti [9 avril 1846 – 2 décembre 1916]
Quattro canzoni d’Amaranta
entracte
Reynaldo Hahn [9 août 1874 – 28 janvier 1947]
5 chansons en vénitien
Sopra l’acqua indormenzada / La barcheta / L’avertimento
La Biondina in gondoleta / Che pecà!
Francesco Cilea [23 juillet 1866 – 20 novembre 1950]
Serenata / Non ti voglio amar / Nel ridestarmi
Alfredo Catalani [19 juin 1854 – 7 août 1893]
Senza Baci
Pietro Mascagni [7 décembre 1863 – 2 août 1945]
La tua Stella / Serenata
Ottorino Respighi [9 juillet 1879 – 18 avril 1936]
Nebbie
Licinio Refice [12 février 1883 – 11 septembre 1954]
Ombra di nube
photos : Pierre Mandereau / Askonas- Holt