Des maîtres du passé aux meilleurs artistes d’aujourd’hui, tel est l’axe de cette édition.
Evènement : 2011 rompt définitivement avec l’image traditionnelle de l’orgue. S’il met toujours en lumière la richesse de son histoire notamment à travers des hommages émouvants rendus au génial facteur Aristide Cavaillé-Coll et à l’héroïque compositeur Jehan Alain, ce Festival affiche la modernité de l’instrument par une programmation bien plus audacieuse.
Par exemple, Toulouse avec Utrecht, Copenhague et Malmö, ont décidé de mettre en commun idées, artistes et moyens pour placer l’orgue au cœur d’une ambitieuse création toulousaine, SUSPEND’S, qui allie danse aérienne sur cordes, improvisations à l’orgue, performance visuelle mêlant peintures projetées et vidéos mixées en temps réel. Ceci dans le cadre d’un projet plus vaste baptisé « Connecting Arts, Le Festival d’Orgue européen ».
Hommage sera rendu à Jehan Alain, immense musicien pétri de talent, né en 1911, mort à l’âge de 29 ans au champ d’honneur. Occasion unique de présenter au public toutes les facettes de sa personnalité, avec un temps fort, la performance de Brigitte Fossey et de Michel Bouvard qui mettent en voix et en musique, pièces pour orgue, lettres et poèmes du compositeur.
Mais encore, de très grands organistes seront présents pour fêter le bicentenaire de la naissance d’Aristide Cavaillé-Coll, et son talent incomparable et révolutionnaire, dans la fabrication de magnifiques et puissants instruments que le monde entier se disputait alors.
Ainsi, le « TLO » sait-il utiliser le formidable potentiel organistique de Toulouse et sa région, avec près de trente instruments dont dix classés Monuments historiques, mettant en œuvre quarante manifestations impliquant 150 artistes virtuoses et débutants.
Une date à remarquer, le jeudi 6 octobre, à 20h30. A la Cathédrale Saint-Etienne, sera donné dans le cadre de ce Festival et en coréalisation avec Odyssud, la Messe en si mineur de Jean-Sébastien Bach, chef- d’œuvre absolu du Cantor, dont la richesse est telle qu’elle peut s’ouvrir vers de multiples interprétations. Preuve en est ici avec l’Orchestre et chanteurs solistes de l’Académie baroque européenne d’Ambronay placée sous la prestigieuse direction de Sigiswald Kuijken. A la tête de cette formation de jeunes et talentueux artistes, pratiquant une musique sur instruments authentiques et dans le style d’époque, le chef, tout entier dévoué à la cause du baroque, opte pour une interprétation des choeurs avec un chanteur par voix, ce qui rend plus lisible encore la richesse de la polyphonie d’une œuvre foisonnante d’émotions. Du plus pur plaisir musical.
Et toujours le 6 octobre, mais, heureusement ! à 12h30, à la Basilique Saint-Sernin, sera analysée et exécutée la plus grande œuvre pour orgue du XIXe siècle : la pièce Ad Nos Salutarem de Franz Liszt par le grand organiste et virtuose incomparable Louis Robilliard.
Sans oublier en clôture du Festival, le dimanche 16, de 21h30 à 00h00, la « nuit de l’orgue ». Quatre organistes, tous quinquagénaires en 2011 !!, se succèdent aux claviers du grand Cavaillé-Coll de Saint-Sernin, pour des petites auditions de 25 minutes. Ce sont, Louis Robilliard, David Briggs, Jan Willem Jansen, Olivier Vernet.
Michel Grialou
16ème Festival International Toulouse les Orgues