« Un Requiem allemand » d’après des paroles des Saintes Ecritures, « Ein deutsches Requiem », nach Worten der beiligen Schrift, un monument crucial de la musique sacrée, pour soli, chœur et orchestre, et orgue ad libitum
Ce chef-d’œuvre du compositeur allemand fut conçu durant l’une des périodes les plus tristes de son existence, au moment où il ne peut que constater la mésentente et la séparation de ses parents , très rapidement suivi par le décès de sa mère. Cette situation familiale pénible se télescope de plus avec la tristesse toujours présente suscitée par la disparition de son ami Robert Schumann, même éloignée déjà de dix ans. A l’œuvre chorale brève écrite à sa mémoire en un seul mouvement, il va rajouter trois mouvements pour finir par en écrire encore deux. Le premier véritable succès viendra le 10 avril 1868, Brahms dirigeant lui-même son Requiem à Brême. Enfin un septième mouvement, “Ihr habt nun Traurigkeit“ dans lequel la soprano, ici Anastasia Kalagina, verra sa voix s’élever avec une grâce sublime au-dessus des masses chorales. Ce mouvement est dédié à la mémoire de sa mère et fut entendu pour la première fois au célébrissime Gewandhaus de Leipzig le 18 février 1869.
Ce Requiem ne suit en rien la liturgie. Il s’agit essentiellement d’une œuvre protestante où le sentiment principal est non pas la terreur mais la consolation de la mort. L’absence de toute référence directe au Christ mène à penser que Brahms voulait faire de cette partition une œuvre résolument non sectaire. Ni damnation, ni rédemption, elle est comme un message de réconfort mais sans espoir.
Anastasia Kalagina est la soprano solo, Garry Magee, le baryton solo, le Chœur de l’Orfeo Catala sous la direction de Josep Vila i Casanas
Michel Grialou
Halle aux grains – vendredi 27 mai et samedi 28 mai à 20h