Du finlandais Jean Sibelius, on croit tout connaître parce qu’on a écouté les Symphonies n° 2, 4, 5, 7. Ou Kullervo , Tapiola et quelques autres poèmes ou tableaux symphoniques. Il y aura donc maintenant la Symphonie n° 1, la toute première, créée en 1899 et finalement celle dans laquelle on retrouve, englobés dans le flot ininterrompu de la mélodie tant de motifs, de thèmes, réutilisés par la suite et qui sont une véritable signature du compositeur.
Le jeune chef scandinave Thomas Sondergard est l’homme de la situation. Les quatre (ou cinq) mouvements emportent l’adhésion. Tous les pupitres de l’Orchestre National du Capitole sont à la fête. Fortissimos par ci, pizzicatos par là, tout “marche“. On admire le solo de clarinette tout comme les interventions des deux bassons ou de tous les cuivres sans oublier un jeune tuba plein de promesses. Au violon solo, Geneviève Laurenceau est encore une fois…superlative. L’art sibélien a, je crois, été fort bien rendu. Les thèmes peuvent ouvrir des voies pleines de promesses, puis s’interrompre de façon tout à fait inattendue. Ainsi l’œuvre peut susciter en même temps un sentiment de proximité et de distance : on est à la fois emporté par la musique et tenu à l’écart, avant de s’apercevoir de son ambivalente fascination. Une découverte pour beaucoup et offerte de la meilleure manière qui soit.
Pour débuter le concert, l’orchestre interprète de Robert Schumann, l’Ouverture Genoveva tirée de son opéra unique du même nom. Le chef a tiré au mieux ce que la partition a bien voulu lui donner. Pour suivre, la jeune violoniste Alina Ibragimova nous a distrait avec le Concerto pour violon n°2 en mi mineur de Felix Mendelssohn-Bartholdy.
Michel Grialou