En ouverture de concert, une œuvre symphonique de Richard Strauss, Till Eulenspiegel lustige Streiche, opus 28, ou « Les joyeuses facéties de Till l’Espiègle », (1895). De son deuxième opéra, après Guntram, le compositeur, par manque d’inspiration verbale, en fit une sorte de pantomime drolatique. Till, que la légende situe au XIVè siècle,impose de lui-même une impétuosité sans répit. Fanfaronnade, allégresse : il est successivement grotesque, penaud, harangueur, imperméable aux avanies. Dans l’imagination, surgissent silhouettes, paysages et saynètes vivaces. Sans le secours des mots, Till se révèle bien un « opéra symphonique » dont le solo de cor initial résonne à l’envi dans de si nombreuses salles de concert. Une œuvre relativement courte mais reconnue comme un pur joyau orchestral.
Découvert il y a tout juste cinquante ans et tout de suite adopté par les plus grands interprètes, le Concerto pour violoncelle n°1 de Joseph Haydn va vibrer sous l’archet somptueux du norvégien Truls Mörk, l’un des nouveaux rois du violoncelle. Discret, perfectionniste, inspiré, l’homme venu du Nord n’est pas un “aficionado“ des médias, mais il est bien considéré en ce moment comme un des plus grands talents dans l’art de cet instrument, de facture moderne. Il tient beaucoup à cette précision, n’ayant jamais cédé aux sirènes baroqueuses. Il joue sur un somptueux Montagna de 1723.
Enfin, la Symphonie n°4 en mi mineur, de Johannes Brahms, son avant-dernière œuvre orchestrale. Créée en 1885, elle connaîtra pratiquement le succès dés ses premières exécutions. 9 avril 1886, après un triomphal concert à Hambourg , ses quatre mouvements feront écrire à un critique de sa chère ville natale : « Brahms est, après Beethoven, le plus grand compositeur de musique instrumentale. » Alors… !
Michel Grialou
vendredi 25 février – Halle aux Grains